Il faut sauver les petites forêts de Sindou

scieries

Monsieur TRAORE Kalifou tire la sonnette d’alarme sur la coupe abusive du bois dans la région des cascades. Cette région qui fait la fierté du Burkina Faso par la richesse de sa biodiversité, sa géographie pittoresque et escarpée, est entrain de devenir un véritable champ de ruine tant les règles élémentaires de protection de la forêt sont foulées au pied.

Deux situations inquiétantes sont indiquées:

– il s’agit de la coupe d’essence entièrement protégée. Le caîlcedrat  est une essence entièrement protégé par le code forestier burkinabè. Pourtant, les informations données portent à croire qu’il y a des centaines de milliers de caîlcédrats coupés et destinés à des scieries. Incroyable!

– le laxisme des autorités politiques et administratives. La lutte est acharnée, les populations sont réticentes à se conformer à la législation et certains agents des eaux et forêts indélicats par leur silence encouragent une activité dont les conséquences seront énormes pour les générations d’aujourd’hui et à venir. Il faut espérer que la dernière visite du ministre de l’environnement, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement le 5 juin dernier, avec pour point d’intérêt l’engagement à traquer les agents de l’Etat et individus indélicats portera ses fruits. Le ministre s’est engagé à faire la lumière sur les violations du code forestier et a déjà porté certains dossiers devant la justice.

D’une manière générale, cette interpellation soulève les graves manquements au code forestier dans toutes les régions du Burkina Faso. Le département en charge de ces question est un « parent pauvre » du gouvernement. Les questions environnementales n’étaient pas une priorité pour le régime de la IVème République, encore moins de la transition qui se mêle et s’entremêle les pinceaux dans le bourbier politico-économique….

Le Burkina Faso dispose de toute la législation, programme et politique pour encadrer la gestion des forêts. Il faut maintenant passer à l’action. Une action durable, concertée, transparente et où tous les moyens auront été apportés pour espérer préserver ce qui reste. Car, nous devons le savoir, le défaut de vision globale dans la gestion de ce pays conduira inlassablement à créer une fracture sociale entre les attentes des populations et les capacités des gouvernants.

C’est maintenant qu’il faut agir.

DOCUMENTS: http://www.lefaso.net/spip.php?article65303