Participation du CAJE/BF à l’atelier organisé par l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA)

Changements climatiques : En attendant la COP 21, ARGA s’organise
vendredi 4 septembre 2015

A Jour J-88 de la 21e conférence des parties (COP21) qu’abritera Paris en fin Novembre, l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA) se prépare. Elle a organisé, jeudi 03 août 2015 à Ouagadougou, un atelier de réflexion qui a permis de recueillir des propositions à même de faire peser la balance des négociations en faveur du continent africain. Des représentants d’organisations de la société civile et de ministères étaient de la partie.

Lisez plutôt
http://www.lefaso.net/spip.php?article66683

Devons-nous boycotter le vinaigre produit localement?

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Encore une autre petite unité de production de vinaigre à base de produits périmés. Les forces de l’ordre viennent de remonter la filière d’un fabriquant de produits contrefaits, grâce un contrôle de routine sur la voie publique le 17 juin 2015. Le constat est amer. depuis 1994, un individu fabrique du vinaigre dont les composants ne sont pas de bonne qualité. Ces produits sont commercialisés sous les marques « Nabons-Wendé » et « Régal ». En plus, cette unité produit et commercialise de l’eau de javel sous la marque « Lacroix ». Depuis plus de 20 ans, un délinquant se targuant de rechercher la bénédiction de Dieu (Nabons-Wendé) et d’offrir du régal en associant le vinaigre à nos entrées, se joue de nos sensibilités pour les produits locaux en commercialisant des produits qui sont susceptibles de porter atteinte à la bonne santé des populations. Quand on sait que le temps que peut mettre du vinaigre avant d’être entièrement consommé dans un ménage, il y a de quoi à s’inquiéter pour les risques sanitaires pour nos parents du Burkina profond.

Il est temps que les autorités prennent des décisions fortes face à ce fléau dont l’ampleur est loin d’être maitrisé. De ce point de vue, il est attendu un contrôle serré des produits de consommation. Comment comprendre que du vinaigre de mauvaise qualité n’ait jamais fait l’objet d’un contrôle par les autorités en charge des questions sanitaires et alimentaires? Ou du moins existe-il un contrôle sérieux dans ce pays pour garantir la qualité des produits à consommer? Il semble , au regard de ces faits, que nous sommes en insécurité alimentaire.La transition semble en déphasage complet avec les réalités et les attentes des populations locales…Aucune communication, aucun acte courageux pour remettre de l’ordre dans une société ou certains se croient tout permis. Il est difficile de compter sur la fiabilité du contrôle de l’Etat pour garantir que les produits servis dans les boutiques et supermarchés, qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs, respectent les normes requises pour leur fabrication et commercialisation. Encore moins pouvons-nous compter sur les commerçants qui sont prêts à nous vendre de la vraie « merdre » pourvu qu’ils puissent dégager des marges bénéficiaires importantes.

En pareille circonstance, que convient-il de faire? faut-il boycotter les produits de ces marques? En attendant que le gouvernement se réveille de son sommeil sur un sujet aussi important; nous devons faire attention aux  choix de consommation.

DOCUMENT:

Ouaga : Il produisait du vinaigre de qualité douteuse depuis 1994

Il faut sauver les petites forêts de Sindou

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Monsieur TRAORE Kalifou tire la sonnette d’alarme sur la coupe abusive du bois dans la région des cascades. Cette région qui fait la fierté du Burkina Faso par la richesse de sa biodiversité, sa géographie pittoresque et escarpée, est entrain de devenir un véritable champ de ruine tant les règles élémentaires de protection de la forêt sont foulées au pied.

Deux situations inquiétantes sont indiquées:

– il s’agit de la coupe d’essence entièrement protégée. Le caîlcedrat  est une essence entièrement protégé par le code forestier burkinabè. Pourtant, les informations données portent à croire qu’il y a des centaines de milliers de caîlcédrats coupés et destinés à des scieries. Incroyable!

– le laxisme des autorités politiques et administratives. La lutte est acharnée, les populations sont réticentes à se conformer à la législation et certains agents des eaux et forêts indélicats par leur silence encouragent une activité dont les conséquences seront énormes pour les générations d’aujourd’hui et à venir. Il faut espérer que la dernière visite du ministre de l’environnement, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement le 5 juin dernier, avec pour point d’intérêt l’engagement à traquer les agents de l’Etat et individus indélicats portera ses fruits. Le ministre s’est engagé à faire la lumière sur les violations du code forestier et a déjà porté certains dossiers devant la justice.

D’une manière générale, cette interpellation soulève les graves manquements au code forestier dans toutes les régions du Burkina Faso. Le département en charge de ces question est un « parent pauvre » du gouvernement. Les questions environnementales n’étaient pas une priorité pour le régime de la IVème République, encore moins de la transition qui se mêle et s’entremêle les pinceaux dans le bourbier politico-économique….

Le Burkina Faso dispose de toute la législation, programme et politique pour encadrer la gestion des forêts. Il faut maintenant passer à l’action. Une action durable, concertée, transparente et où tous les moyens auront été apportés pour espérer préserver ce qui reste. Car, nous devons le savoir, le défaut de vision globale dans la gestion de ce pays conduira inlassablement à créer une fracture sociale entre les attentes des populations et les capacités des gouvernants.

C’est maintenant qu’il faut agir.

DOCUMENTS: http://www.lefaso.net/spip.php?article65303

Il faut sauver la biodiversité de Poura

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« A Poura, le constat est encore amer. Vu la carrière abandonnée par la SOREMIB depuis 1999, le bac à cyanure (déclarée zone dangereuse), l’ensablement et la pollution des ressources en eau due à l’utilisation de produits chimiques (Cyanure, Plomb, Arsenic) par les miniers et les orpailleurs, le Secrétaire permanent du PAGIRE, Moustapha Congo, interpelle les uns et les autres sur l’amélioration de la gouvernance de l’eau et la nécessité de poursuivre les sensibilisations« .

Source: http://burkina24.com/2015/06/14/burkina-la-protection-des-ressources-en-eau-au-coeur-dune-caravane-de-presse/

Avec la caravane organisée par le SP-PAGIRE dans le cadre de la promotion et de la préservation des ressources en eau au Burkina Faso, les journalistes ont pu saisir les bonnes pratiques en matières de gestion des ressources en eau. Comme on pouvait le prévoir, les visites ont révélé les risques liés à une exploitation minière « sauvage » et sans aucun plan de restauration après la fermeture d’une mine.

Le projet de relecture du code minier actuellement devant le CNT doit prendre toutes les dispositions pour mettre fin au vide juridique de  non-encadrement de la restauration à la fin d’une activité minière, qu’elle soit d’origine artisanale ou industrielle…

En attendant, il y a des risques réels de porter atteinte la qualité et à l’équilibre de l’écosystème en raison des produits toxiques qui polluent et détruisent l’environnement naturel de la sympathique ville de Poura. Quinze ans après la fermeture de la mine, les risques sont encore énormes et rien n’est fait pour résoudre ce problème. Cette situation est aggravée par une activité d’orpaillage où chacun fait sa loi. Ce silence face au désastre écologique doit cesser. C’est inacceptable qu’une région qui a donné au Burkina Faso autant de ressources financières grâce à l’activité minière soit dans un tel état de délabrement et d’abandon. Pour vous en convaincre, il suffira de prendre la route « Poura Carrefour – Poura » longue seulement de 20 kilomètres pour mesurer l’ampleur des défis à relever. Si vous décidez de faire le chemin en juillet-août, vous avez de fortes chances de faire une partie de la route en pirogue…

Il est temps de mettre de l’ordre. L’Etat doit assumer ses responsabilités face à l’anarchie qui règne dans l’activité minière au Burkina Faso. Il faut à tout prix éviter une démultiplication du fâcheux incident de Namissiguima (Ramatoulaye), dont une issue favorable est enfin trouvée avec la signature d’un accord entre les différents protagonistes (http://www.lefaso.net/spip.php?article65291). Espérons que les acteurs respectent leurs engagements.

Il faut sauver Poura. Impérativement!

Restons vigilants face à la prolifération des produits falsifiés

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Le CAJE/BF prend acte des efforts constants des forces de l’ordre dans la lutte inlassable pour mettre fin aux activités illicites portant sur les produits de consommation. En cette année, depuis le scandale des boissons périmés où justice a été rendue diligemment, de nombreuses autres affaires ont défrayées la chronique dans les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Ouagadougou. La quasi-totalité de ces délinquants  qui n’ont aucun égard pour la vie humaine sont dans les couloirs de la justice pour que le droit soit dit et bien.

Le CAJE/BF reste attaché aux principes de l’état de droit et soutient les formes et moyens légaux pour sanctionner toute personne qui prend des libertés avec la loi.

Il faut saluer les efforts des forces de l’ordre, de la justice et les citoyens qui dénoncent les actes contraires au droit notamment en rapport avec les questions de santé publique au Burkina Faso.

Le CAJE/BF invite les populations à la vigilance. Au-delà des efforts de la contrainte publique, il y a encore un nombre extrêmement important de délinquants sans scrupule qui sont prêts à se construire un richesse au mépris de la dignité humaine. Ces personnes ont une conscience morte. Il faut en conséquence éviter de tomber dans une naïveté qui peut coûter cher. En conséquence, il faut apprendre à faire des choix de consommation. Particulièrement, en ce qui concerne la consommation de l’eau, faisons le choix de consommer des eaux dont la fiabilité, suivant la commune renommée, est établie. En matière de santé, il est préférable de prévenir que de guérir, sachant que parfois les maladies peuvent prendre une tournure irréversible.

Assumons-nous et restons vigilants. Notre vie en dépend!

DOCUMENT: http://burkina24.com/2015/06/15/vente-de-produits-perimes-fraude-a-la-fifa-burkinabe/

Vente de produits périmés : Fraude à la FIFA… burkinabè

Fifa, c’est la marque impliquée dans une affaire de fraude, de falsification des dates de péremption et d’eau minérale. L’affaire a été rendue publique aujourd’hui par la brigade ville de gendarmerie de Kossyam par l’adjudant-chef major Abdoulaye Savadogo, commandant de ladite brigade ce lundi 15 juin 2015.

Le mot Fifa ici, n’a rien à voir avec le football. Mais dans ce cas-ci, comme d’ailleurs dans celui de l’instance qui est chargée de diriger le football à l’échelle du monde, une affaire de fraude s’y est déroulée.

Fifa est une marque d’e              au certifiée ISO 9001 version 2008. Elle est « basée » au Bénin et commercialise ses produits au Burkina Faso. Là n’est pas le problème. Selon les dires d’Abdoulaye Savadogo, tout est parti d’une personne « désireuse » de garder l’anonymat, leur faisant cas de falsification sur les dates de péremption de bidons d’eau appartenant à la marque ‘’Fifa’’.

Procédure. « Pour un bidon d’eau dont la date de péremption est le 15/ 08/2014, Koudougou Dedji Josino fait disparaitre le 14 pour se retrouver avec une nouvelle date qui sera le 15/08/20 », a laissé entendre l’adjudant-chef major.

La marchandise saisie. Des bidons d’eau (0,5 litre et 1,5 litre) de la marque ‘’Fifa’’, du jus de marque Champion sont les produits qui ont été découverts à la suite de la perquisition. Au total, 723 bidons de 0,5 litre et 386 bidons de 1,5 litre de la marque Fifa y ont été retrouvés.

Quant au jus de la marque Champion, 29 cartons dont un total de 1 392 bouteilles de jus également périmé font partie de la marchandise de qualité frauduleuse et douteuse.

Commercialisation de l’eau minérale. Fifa semblait avoir un circuit de taille pour faire écouler son eau minérale. Ainsi des partenaires tels que Ouaga Beach, Royal Palm, Loumbila Beach, Air Burkina, Action pour la promotion des initiatives locales (APIL) et bien d’autres se sont vus fournir de l’eau minérale sous leur « propre » labelle.

Complicité ? A la suite de la perquisition effectuée sur les lieux, un document « dûment signé » par un huissier de justice a été remis à Koudogbo Dedji Josino, responsable de l’entrepôt et supposé représenter la marque Fifa. L’eau et le jus en question sont censés être détruits sur l’ordre de l’unité de production depuis mars 2014.

Mais l’ordre en question n’a visiblement pas été exécuté. L’adjudant-chef major Abdoulaye Savadogo, affirme en effet être rentré en possession de ce document « confirmant la destruction ».

Ce qui a amené Abdoulaye Savadogo, une fois de plus à lancer un appel de bienveillance à la population.

Il insiste surtout sur la dénonciation auprès des forces de sécurité de tels individus qui par leurs actes dangereux, mettent en péril la vie des populations. Pour cela, ils ont juste à composer le 16, le 17 ou le 1010.

Oui KOETA (Stagiaire)

Burkina24

Sommet du G7 – Déclaration des chefs d’État et de gouvernement

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 Elmau, 08/06/2015

Pensons à l’avenir. Agissons ensemble

Nous, chefs d’État et de gouvernement du G7, nous sommes réunis à Elmau pour notre Sommet annuel les 7 et 8 juin 2015. Guidés par nos valeurs et nos principes communs, nous sommes déterminés à travailler en étroite coopération pour relever les défis économiques et politiques internationaux complexes de notre temps. Nous sommes attachés aux valeurs de liberté et de démocratie, ainsi qu’à leur universalité, à l’état de droit et au respect des droits de l’Homme et nous sommes résolus à promouvoir la paix et la sécurité. Compte tenu des nombreuses crises dans le monde, nous, pays du G7, sommes unis dans notre volonté de préserver la liberté, la souveraineté et l’intégrité territoriale.

Le G7 a une responsabilité particulière pour préparer l’avenir de notre planète. 2015 est une année cruciale pour la coopération internationale et le développement durable. La Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tiendra à Paris est déterminante pour la protection du climat de la planète, le Sommet de l’ONU à New York arrêtera le programme universel de développement durable pour les années à venir et la Troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Addis Abeba contribuera à la mise en oeuvre du programme de développement pour l’après-2015. Nous voulons donner une impulsion déterminante pour atteindre des résultats ambitieux. «Pensons à l’avenir. Agissons ensemble», tel est notre principe directeur.

Aujourd’hui, nous avons arrêté des mesures concrètes concernant la santé, l’autonomisation des femmes et la protection du climat, afin de remplir notre rôle pour relever les grands défis de la planète et traiter certains problèmes mondiaux particulièrement urgents. La mise en oeuvre concrète de ces mesures non seulement favorisera le commerce comme moteur essentiel de la croissance, mais nous aidera aussi à atteindre notre objectif fondamental d’une croissance forte, durable et équilibrée et de création d’emplois. Nous appelons les autres pays à s’associer à notre action.

Économie mondiale

Situation de l’économie mondiale

La reprise économique mondiale a progressé depuis notre dernier Sommet. Dans certaines grandes économies développées, la croissance s’affermit et les perspectives s’améliorent. La baisse des prix de l’énergie soutient la reprise dans la plupart des économies du G7. Cependant, nombre de nos économies fonctionnent toujours en sous-régime et il faut poursuivre le travail pour atteindre notre objectif d’une croissance forte, durable et équilibrée. Le taux de chômage reste dans l’ensemble trop élevé dans les pays du G7, même s’il a baissé de manière significative au cours des dernières années. Par ailleurs, la faiblesse des taux d’inflation persiste, l’investissement et la demande restent faibles, la dette publique comme privée demeure élevée, les déséquilibres internes et de la balance des paiements restent importants et les tensions géopolitiques s’accentuent et la volatilité des marchés financiers se poursuit.

Nous nous engageons à traiter ces problèmes et à poursuivre nos efforts pour parvenir à la croissance pour tous. Pour permettre une croissance plus forte et inclusive, nous devons traiter les vulnérabilités de nos économies. Pour faire en sorte que les pays du G7 opèrent à la frontière technologique dans les années à venir, nous entendons promouvoir la croissance en favorisant l’éducation et l’innovation, en protégeant les droits de propriété intellectuelle, en soutenant l’investissement privé dans un environnement commercial favorable, notamment au profit des petites et moyennes entreprises, en assurant un niveau adéquat d’investissement public, en encourageant l’investissement dans des infrastructures de qualité pour remédier aux manques d’infrastructures par une mobilisation efficace des ressources en partenariat avec le secteur privé, et en augmentant la productivité en continuant de mettre en oeuvre des réformes structurelles ambitieuses.

Nous convenons de mettre en oeuvre les engagements que nous avons pris par le passé en matière de réformes dans ces domaines, qui renforceront la confiance et permettront une croissance durable. Nous continuerons à mettre en oeuvre nos stratégies budgétaires de manière flexible pour tenir compte de la conjoncture économique à court terme, afin de soutenir la croissance et la création d’emplois, tout en ramenant le ratio de la dette au PIB à un niveau soutenable.

Nous reconnaissons que les politiques monétaires doivent maintenir la stabilité des prix et soutenir la reprise économique dans le cadre du mandat des banques centrales. Nous réaffirmons les engagements pris par le G7 en matière de taux de change.

Des fondements économiques solides constituent la clé d’une vie meilleure pour tous. Pour placer le monde sur une trajectoire de croissance durable à long terme, il faudra notamment que nous protégions notre climat, que nous favorisions la santé et que nous assurions la participation à égalité de tous les membres de la société. Le G7 s’engage donc à placer ces questions au coeur de son programme de croissance.

Entreprenariat des femmes

L’entreprenariat des femmes est un moteur essentiel de l’innovation, de la croissance et de l’emploi. Cependant, dans les pays du G7 et partout dans le monde, le nombre de femmes qui dirigent leur propre entreprise est très inférieur à celui des hommes souvent en raison des obstacles supplémentaires auxquels sont confrontées les femmes qui veulent créer et développer des entreprises.

Nous sommes d’accord sur des principes communs pour stimuler l’entreprenariat des femmes, comme indiqué dans l’annexe, et nous invitons d’autres pays intéressés à se joindre à nous dans cet effort. En particulier, nous voulons faire prendre conscience aux jeunes filles et aux femmes de la possibilité de devenir entrepreneurs. Nous prendrons en compte les besoins spécifiques des femmes entrepreneurs, notamment en favorisant leur accès aux financements, aux marchés, aux compétences, aux possibilités d’exercer des responsabilités et aux réseaux. Nous demandons à l’OCDE de suivre les progrès réalisés en matière de promotion de l’entreprenariat des femmes. Nous accueillons avec satisfaction la tenue les 16 et 17 septembre 2015 du Forum du G7 sur le dialogue avec les femmes, organisé par l’actuelle présidence. Par ailleurs, nous réaffirmons notre volonté de continuer à travailler pour promouvoir l’égalité entre les sexes ainsi que la participation pleine et entière aux marchés du travail et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les jeunes filles. Nous nous félicitons de l’organisation de l’Assemblée mondiale des Femmes, qui se tiendra en 2016 sous présidence japonaise du G7.

Régulation des marchés financiers

Un système financier international solide est essentiel pour placer la croissance sur une trajectoire durable. Des réformes fondamentales ont été décidées pour traiter les causes structurelles de la crise financière internationale, et des progrès importants ont été accomplis pour bâtir un système financier plus fort et plus résilient, notamment en renforçant la santé du secteur bancaire. Cependant, le travail n’est pas terminé et il demeure essentiel de poursuivre les réformes de la réglementation. Dans cette perspective, nous avons identifié les priorités ci-après : la mise en oeuvre rapide, totale et cohérente des réformes décidées sera déterminante pour assurer l’ouverture et la résilience du système financier international. Nous continuerons de traiter au niveau international le problème des établissements financiers trop importants pour faire faillite afin d’éviter aux contribuables d’assumer les pertes résultant de la faillite d’institutions financières d’importance systémique mondiale. En particulier, nous demeurons résolus à finaliser d’ici le mois de novembre le projet de norme internationale commune sur la capacité d’absorption complète des pertes des banques d’importance systémique au niveau mondial, après l’achèvement d’études d’impact rigoureuses et complètes.

Nous demeurons également attachés au renforcement de la régulation et de la surveillance du système bancaire parallèle en fonction du risque systémique. Il est essentiel de mettre en oeuvre rapidement et entièrement la feuille de route agréée du G20 pour le système bancaire parallèle. En outre, nous surveillerons et traiterons les risques systémiques nouvellement apparus dans les financements de marché tout en veillant à ce que ces financements jouent pleinement leur rôle de soutien à l’économie réelle. Pour contribuer à réduire les risques systémiques et à accroître la transparence, nous soulignons également combien il est important de renforcer la coopération transfrontalière en matière de régulation financière afin de rendre les réglementations plus efficaces, notamment dans le domaine de la réforme de la résolution bancaire et des marchés des produits dérivés, pour lesquels une mise en oeuvre rapide est nécessaire. Nous encourageons les juridictions compétentes à s’en remettre à leurs homologues, lorsque cela est justifié, conformément à la Déclaration de Saint-Pétersbourg. Enfin, nous continuerons de contrôler la volatilité des marchés financiers pour faire face à tout risque systémique susceptible d’apparaître.

Fiscalité

Nous avons pris l’engagement de mettre en place un système fiscal international moderne et juste, qui soit un gage d’équité et de prospérité pour tous. En conséquence, nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris de finaliser d’ici la fin de l’année des recommandations concrètes et opérationnelles pour le plan d’action du G20 et de l’OCDE concernant l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS). Au stade suivant, il sera déterminant d’en assurer la mise en oeuvre réelle et nous encourageons le G20 et l’OCDE à instaurer un processus de contrôle ciblé à cet effet. Nous nous engageons à promouvoir fermement l’échange automatique de renseignements sur les rescrits fiscaux transfrontaliers. En outre, nous attendons avec intérêt la mise en oeuvre rapide, d’ici la fin 2017 ou 2018, de la nouvelle norme mondiale unique relative à l’échange automatique de renseignements, y compris par tous les centres financiers dès que seront achevées les procédures législatives nécessaires. Par ailleurs, nous demandons instamment aux juridictions qui n’ont pas encore, ou ont de manière inadéquate, mis en oeuvre la norme internationale relative à l’échange de renseignements sur demande de le faire rapidement.

Nous reconnaissons l’importance de la transparence des bénéficiaires effectifs pour lutter contre la fraude fiscale, la corruption et d’autres activités qui génèrent des flux financiers illicites et nous nous engageons à fournir des informations actualisées sur la mise en oeuvre de nos plans d’action nationaux. Nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris de travailler avec les pays en développement au programme d’action fiscale internationale et nous continuerons de les aider à renforcer les capacités de leur administration fiscale.

De plus, nous nous efforcerons d’améliorer les réseaux internationaux existants de renseignements et la coopération transfrontalière en matière fiscale, notamment en prenant l’engagement d’instaurer un arbitrage obligatoire et contraignant de manière à ce que le risque de double imposition ne fasse pas obstacle au commerce et à l’investissement transfrontaliers. Nous soutenons les travaux sur l’arbitrage contraignant dans le cadre du BEPS et nous encourageons d’autres pays à se joindre à nous dans cette tâche importante.

Commerce

Le commerce et l’investissement sont des moteurs essentiels de la croissance, de l’emploi et du développement durable. Il reste impératif de stimuler la croissance économique mondiale en réduisant les obstacles au commerce et nous réaffirmons notre engagement de maintenir les marchés ouverts et de lutter contre toutes les formes de protectionnisme, notamment par le maintien du statu quo ou le démantèlement. À cette fin, nous soutenons la prorogation de l’engagement de statu quo du G20 et nous appelons d’autres pays à en faire autant. Parallèlement, nous demeurons résolus à réduire les obstacles au commerce et à améliorer notre compétitivité en prenant des mesures unilatérales pour libéraliser nos économies. Nous protégerons et faciliterons l’investissement et assurerons des conditions équitables pour tous les investisseurs. Des normes internationales de financement public des exportations sont cruciales pour éviter ou réduire les distorsions du commerce international et nous réaffirmons notre soutien au groupe de travail international sur les normes de financement public des exportations.

Nous sommes déterminés à renforcer le système commercial multilatéral fondé sur des règles de droit, notamment en contribuant à la mise en oeuvre complète et rapide du paquet de Bali de l’OMC. En 2015, l’accent doit être mis plus particulièrement sur l’entrée en vigueur de l’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges. À cette fin, les pays du G7 s’engagent à tout faire pour mener à bien leurs procédures internes de ratification en amont de la Dixième Conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Nairobi en décembre prochain. Nous appelons également à trouver rapidement, d’ici le mois de juillet, un accord sur le programme de travail de l’OMC de l’après-Bali, qui garantisse la conclusion rapide et équilibrée du cycle de Doha et nous soutenons sans réserve les efforts déployés par l’OMC à cet effet. La mise en oeuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges et un accord sur le programme de travail de l’après-Bali ouvriraient la voie au succès de la Dixième Conférence ministérielle de l’OMC, première de ces conférences à se tenir en Afrique. Nous sommes prêts à continuer de soutenir les pays en développement pour les aider à mettre en oeuvre les mesures arrêtées dans l’Accord sur la facilitation des échanges. Nous devons nous appuyer sur la réussite de la Conférence ministérielle de l’OMC en 2013 qui avait redynamisé le pilier négociation de l’OMC et apporté la preuve que la flexibilité est possible dans le cadre consensuel de l’OMC. Nous attendons avec intérêt les discussions dans le cadre du G20 sur les moyens d’améliorer le fonctionnement du système commercial multilatéral, sur la base des contributions de l’OMC.

Le renforcement du système commercial multilatéral demeure une priorité, mais nous nous félicitons également des efforts déployés pour conclure de nouveaux accords bilatéraux et régionaux de libre-échange qui soient ambitieux et porteurs de normes exigeantes ; nous attendons avec intérêt des progrès rapides dans les négociations plurilatérales, notamment concernant l’Accord sur le commerce des services, l’élargissement de l’Accord sur les technologies de l’information et l’Accord sur les biens environnementaux. Nous oeuvrerons pour conclure sans délai l’élargissement de l’Accord sur les technologies de l’information. Ces accords peuvent soutenir le système multilatéral, contribuer à renforcer le commerce international et à créer davantage de croissance et d’emplois, et servir de base aux futurs accords multilatéraux. À cette fin, les accords de libre-échange doivent être transparents, porteurs de normes exigeantes et complets, tout en étant compatibles avec le cadre de l’OMC et en le renforçant.

Nous nous félicitons des progrès accomplis dans les importantes négociations commerciales en cours, notamment le Partenariat transpacifique (PTP), le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) et l’Accord de libre-échange/Accord de partenariat économique UE-Japon, dont l’objectif est de conclure des accords ambitieux, exhaustifs et mutuellement bénéfiques. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour finaliser dès que possible les négociations sur le PTP et pour trouver un accord de principe sur l’Accord de libre-échange/Accord de partenariat économique UE-Japon de préférence d’ici la fin de l’année. Nous accélérerons immédiatement les travaux sur toutes les questions liées au PTCI, en veillant à progresser sur tous les aspects de la négociation, l’objectif étant de finaliser les points d’entente sur les grandes lignes d’un accord dès que possible et de préférence d’ici la fin de l’année. Nous nous félicitons de la conclusion des négociations sur l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et nous attendons avec intérêt son entrée en vigueur rapide. Nous oeuvrerons pour que nos accords de libre-échange régionaux et bilatéraux soutiennent l’économie mondiale.

Des chaînes d’approvisionnement responsables

L’insécurité et les mauvaises conditions de travail entraînent des pertes économiques et sociales significatives et provoquent des dégâts pour l’environnement. Compte tenu de leur part significative dans le processus de mondialisation, les pays du G7 ont un rôle important à jouer pour promouvoir les droits au travail, des conditions de travail décentes et la protection de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Nous nous efforcerons de mieux appliquer les normes, principes et engagements internationalement reconnus dans le domaine social, environnemental et du travail, (notamment ceux de l’ONU, de l’OCDE, de l’OIT et les accords applicables en matière d’environnement), dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Nous dialoguerons avec d’autres pays, au sein du G20 par exemple, à cet effet.

Nous soutenons fermement les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme et nous nous félicitons des efforts déployés pour définir des plans d’action nationaux substantiels. Dans le prolongement des Principes directeurs des Nations unies, nous demandons instamment au secteur privé de mettre en oeuvre le principe de diligence raisonnable en matière de respect des droits de l’Homme. Nous prendrons des mesures pour améliorer les conditions de travail en renforçant la transparence, en encourageant l’identification et la prévention des risques et en renforçant les mécanismes de plainte. Nous prenons acte de la responsabilité commune des États et des entreprises pour le développement de chaînes d’approvisionnement durables et le renforcement des bonnes pratiques.

Pour améliorer la transparence et la responsabilité des chaînes d’approvisionnement, nous encourageons les entreprises qui opèrent ou qui ont leur siège dans nos pays à mettre en oeuvre des procédures de diligence raisonnable concernant leurs chaînes d’approvisionnement, par exemple des plans ou des guides volontaires de diligence raisonnable. Nous accueillons avec satisfaction les efforts internationaux, avec la contribution du secteur privé, destinés à promulguer des normes de diligence raisonnable applicables à l’ensemble du secteur industriel du textile et du prêt-à-porter. Pour promouvoir des chaînes d’approvisionnement sûres et durables, nous renforcerons notre soutien aux PME pour les aider à développer une conception commune de la diligence raisonnable et de la gestion responsable des chaînes d’approvisionnement.

Nous nous félicitons des initiatives destinées à promouvoir la mise en place d’outils impartiaux adéquats pour aider les consommateurs et les responsables des marchés publics dans nos pays à comparer les informations sur la validité et la crédibilité des labels sociaux et environnementaux des produits. Cela pourrait passer par l’utilisation d’applications informatiques pertinentes, déjà disponibles dans certains pays. En outre, nous renforcerons les initiatives multi-acteurs dans nos pays et dans les pays partenaires, notamment dans le secteur du textile et du prêt-à-porter, en nous appuyant sur les bonnes pratiques définies après le drame du Rana Plaza. Nous continuerons de soutenir les initiatives mondiales pertinentes. En outre, nous améliorerons la coordination de notre coopération bilatérale au développement et nous aiderons nos pays partenaires à tirer parti de chaînes d’approvisionnement mondiales responsables à l’appui de leur développement économique durable.

Nous sommes favorables à un fonds mondial pour la prévention des accidents du travail («Vision Zero Fund») qui sera créé en coopération avec l’Organisation internationale du Travail (OIT). Ce fonds ajoutera également de la valeur aux projets existants de l’OIT pour prévenir et réduire les décès et les blessures graves sur le lieu de travail en renforçant les cadres publics et en définissant des pratiques durables dans les entreprises. L’accès au Fonds sera soumis à conditions : le Fonds soutiendra les bénéficiaires qui s’engagent à adopter des mesures de prévention et à appliquer les normes sociales, environnementales et en matière de travail et de sécurité. Nous décidons de suivre cette question et nous attendons avec intérêt que le Fonds établisse des relations avec le G20.

Nous nous engageons également à renforcer les mécanismes de recours, notamment les Points de contact nationaux (PCN) prévus dans les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales. À cet effet, le G7 encouragera l’OCDE à promouvoir les examens par les pairs et l’apprentissage mutuel concernant le fonctionnement et les performances des PCN. Nous veillerons à ce que nos propres PCN soient efficaces et montrent l’exemple.

Nous nous félicitons de la résorption du déficit de financement du Fonds d’affectation spéciale multidonateurs pour le Rana Plaza pour l’indemnisation des victimes de l’accident tragique de 2013.

Politique étrangère

Agir sur la base de valeurs et de principes communs

Nous, pays du G7, soulignons l’importance de la liberté, de la paix et de l’intégrité territoriale, ainsi que du respect du droit international et des droits de l’homme. Nous soutenons fermement tous les efforts déployés pour préserver l’égalité souveraine entre tous les États, ainsi que le respect de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique. Nous sommes inquiets du fait que certains conflits actuels dénotent que le respect du droit international et de la sécurité mondiale se dégrade.

Sur la base de nos valeurs et de nos principes communs, nous nous engageons à :

Trouver une solution au conflit en Ukraine

Nous réitérons notre condamnation de l’annexion illégale de la péninsule de Crimée par la Fédération de Russie et nous réaffirmons notre politique de non-reconnaissance.

Nous réitérons notre soutien sans réserve aux efforts visant à trouver une solution diplomatique au conflit dans l’est de l’Ukraine, notamment dans le cadre du format «Normandie» et du Groupe de contact tripartite. Nous nous félicitons du rôle essentiel que joue l’OSCE dans la recherche d’une solution pacifique. Nous appelons toutes les parties à mettre pleinement en oeuvre les accords de Minsk ainsi que l’ensemble de mesures en vue de leur application, qui a été signé à Minsk le 12 février 2015, par l’intermédiaire du Groupe de contact tripartite et des quatre groupes de travail mis en place. Nous sommes préoccupés par la récente intensification des combats sur la ligne de contact. Nous réitérons l’appel au plein respect du cessez-le-feu et au retrait des armes lourdes lancé à toutes les parties. Nous rappelons que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en oeuvre intégrale des accords de Minsk et au respect de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie. Ces sanctions pourront être levées dès lors que la Russie honorera ces engagements. Cependant, nous sommes également prêts à prendre d’autres mesures restrictives pour augmenter le coût pour la Russie si ses actions le rendent nécessaire. Nous attendons de la Russie qu’elle cesse tout soutien transfrontalier aux forces séparatistes et qu’elle exerce l’influence considérable dont elle dispose sur les séparatistes pour qu’ils honorent totalement les engagements de Minsk.

Nous saluons et soutenons les mesures prises par le gouvernement ukrainien pour mener des réformes structurelles globales et nous demandons aux autorités ukrainiennes de poursuivre de manière résolue le processus nécessaire de transformation en profondeur dans le respect de leurs engagements vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Union européenne (UE). Nous réaffirmons notre volonté de travailler conjointement avec les institutions financières internationales et avec d’autres partenaires pour apporter un soutien technique et financier à l’Ukraine dans son processus de transformation. Nous demandons aux ambassadeurs du G7 à Kiev de mettre en place un groupe de soutien à l’Ukraine qui aura pour mission de faire progresser la réforme économique de l’Ukraine par des conseils et une aide coordonnés.

Atteindre de hauts niveaux de sûreté nucléaire

Atteindre et maintenir de hauts niveaux de sûreté nucléaire partout dans le monde demeure pour nous une priorité majeure. Nous accueillons avec satisfaction le rapport du Groupe du G7 sur la sûreté et la sécurité nucléaires. Nous demeurons attachés à la réalisation du Projet d’enceinte de confinement de Tchernobyl pour rendre le site de Tchernobyl stable et sûr pour l’environnement.

Maintenir un ordre maritime international réglementé et parvenir à la sécurité maritime

Nous nous engageons à maintenir un ordre maritime international réglementé fondé sur les principes du droit international, tel qu’il ressort notamment de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Nous sommes préoccupés par les tensions en mer de Chine orientale et méridionale. Nous soulignons l’importance du règlement pacifique des différends ainsi que de l’utilisation légale, libre et sans entraves, de tous les océans. Nous sommes fermement opposés à l’usage de mesures d’intimidation, de la coercition ou de la force, ainsi qu’à toutes mesures unilatérales visant à modifier le statu quo, notamment la poldérisation de terres à grande échelle. Nous approuvons la Déclaration sur la sécurité maritime publiée à Lübeck par les ministres des Affaires étrangères du G7.

Renforcer le système des traités multilatéraux / le Traité sur le commerce des armes

Nous soulignons combien il est important de renforcer le système des traités et des engagements multilatéraux et nous soulignons à cet égard l’importance du Traité sur le commerce des armes, qui est entré en vigueur le 24 décembre 2014.

Prévenir et lutter contre la prolifération

Nous demeurons attachés à l’universalisation de l’ensemble des conventions et des traités pertinents contribuant à la prévention et à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, notamment le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes biologiques et à toxines. Nous regrettons vivement qu’il n’ait pas été possible de trouver un consensus sur un document final lors de la neuvième Conférence d’examen du TNP, alors même qu’un accord a été trouvé sur plusieurs questions de fond. Le G7 réaffirme son attachement à la mise en oeuvre pleine et entière du Plan d’action de 2010 sur les trois piliers du Traité. Le TNP demeure la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et le fondement essentiel de la poursuite du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, ainsi que de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Iran

Nous nous félicitons de l’entente politique sur les paramètres clefs d’un Plan d’action conjoint global à laquelle sont parvenus le 2 avril dernier l’E3+3, avec le rôle facilitateur de l’UE, et l’Iran. Nous soutenons les efforts continus déployés par l’E3/UE+3 et l’Iran pour aboutir d’ici au 30 juin à une solution globale qui garantisse le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien et qui assure que l’Iran n’acquiert pas l’arme nucléaire. Nous demandons à l’Iran de coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique sur la vérification de ses activités nucléaires et de traiter toutes les questions en suspens, y compris celles liées à une possible dimension militaire. Nous demandons instamment à l’Iran de respecter les droits de l’Homme de ses ressortissants et de contribuer de manière constructive à la stabilité régionale.
Corée du Nord

Nous condamnons fermement le fait que la Corée du Nord poursuive le développement de programmes nucléaires et de missiles balistiques ainsi que les effroyables violations des droits de l’Homme qui y sont commises et les enlèvements de ressortissants d’autres pays.

Soutenir des solutions diplomatiques

Nous sommes profondément préoccupés par la situation politique, sécuritaire et humanitaire dramatique à laquelle sont confrontés des pays et des régions fragiles et par les dangers que ces conflits font peser sur les pays voisins et au-delà. Nous condamnons dans les termes les plus vifs toutes les formes de violences sexuelles dans les conflits et nous sommes déterminés à renforcer le rôle des femmes dans la paix et la sécurité internationales. Les solutions durables doivent être inclusives pour rétablir une gouvernance effective et parvenir à une paix et à une stabilité durables.

Nous soutenons les processus conduits actuellement sous l’égide des Nations unies pour trouver des solutions pérennes permettant de garantir la paix et la stabilité en Syrie, en Libye et au Yémen. Une véritable transition sous l’égide des Nations unies reposant sur la mise en oeuvre intégrale du Communiqué de Genève est la seule solution pour rétablir la paix et mettre fin au terrorisme en Syrie.

Libye

En Libye, nous sommes vivement préoccupés par la menace terroriste croissante, la prolifération des armes, le trafic de migrants, les souffrances humaines et l’épuisement des avoirs de l’État. Si un accord politique n’est pas trouvé, l’instabilité que connaît le pays risque de prolonger la crise avec des effets particulièrement néfastes et graves sur les Libyens eux-mêmes. Les Libyens souffrent déjà de la tentative de groupes terroristes d’étendre leur pouvoir dans des zones d’où le gouvernement est absent et de l’exploitation de la situation par des réseaux criminels qui facilitent les migrations illégales à travers la Libye.

Le temps des combats est révolu, celui des décisions politiques audacieuses est venu. Nous appelons les Libyens de tous bords à saisir cette occasion pour déposer les armes et travailler ensemble pour transformer les aspirations à l’origine de la révolution en fondations politiques d’un État démocratique. Le temps d’un accord politique est venu et nous saluons les Libyens qui ont soutenu le processus de dialogue et ont fait preuve de leadership en recherchant la paix dans leurs propres communautés.

Nous nous félicitons des progrès accomplis par toutes les parties aux négociations menées sous l’égide de Bernardino León. Les dirigeants libyens doivent maintenant saisir l’opportunité de conclure ces négociations et de former un gouvernement d’entente nationale qui rende compte au peuple libyen. Ces dirigeants et toux ceux qui peuvent les influencer doivent faire preuve de la force et du leadership nécessaires, en cette heure critique, pour parvenir à un accord et le mettre en oeuvre.

Dès qu’un accord aura été trouvé, nous sommes prêts à fournir un soutien significatif à ce gouvernement représentatif et inclusif dans ses efforts pour bâtir des institutions publiques efficaces, y compris les forces de sécurité, pour remettre en état les services publics, pour développer les infrastructures, pour renforcer, reconstruire et diversifier l’économie, et pour débarrasser le pays des terroristes et des réseaux criminels.

Le conflit israélo-palestinien

Concernant le conflit israélo-palestinien, nous appelons les parties, avec le soutien actif de la communauté internationale et notamment du Quartet, à travailler à une solution négociée sur la base des deux États vivant dans la paix et la sécurité.

Lutter contre le trafic de migrants / traiter les causes des crises de réfugiés

Nous sommes extrêmement préoccupés par l’augmentation sans précédent du flux mondial de réfugiés, de déplacés et de migrants, en raison d’une multitude de conflits et de crises humanitaires, de situations économiques et environnementales extrêmes et de régimes répressifs. Les tragédies récentes en Méditerranée et dans le golfe du Bengale / en mer d’Andaman témoignent du besoin urgent de faire face efficacement à ce phénomène et notamment au crime du trafic de migrants. Nous réaffirmons notre volonté de prévenir et de combattre le trafic illicite de migrants, ainsi que de détecter, de décourager et d’interrompre la traite des êtres humains dans nos pays et au-delà de nos frontières. Nous appelons tous les pays à s’attaquer aux racines de ces crises aux conséquences si dramatiques pour tant de personnes et à répondre aux besoins spécifiques, en termes de développement, des pays à revenus intermédiaires accueillant ces réfugiés et ces migrants.

Lutter contre le terrorisme et son financement

Le fléau qu’est le terrorisme a causé d’innombrables victimes innocentes. Il refuse la tolérance ainsi que l’exercice des libertés fondamentales et des droits de l’Homme universels et, notamment de la liberté religieuse, et détruit le patrimoine culturel et provoque le déracinement de millions de personnes chassées de leurs foyers. Face au phénomène des combattants terroristes étrangers, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent devra demeurer la priorité de la communauté internationale dans son ensemble. Dans ce contexte, nous saluons les efforts constants déployés par la coalition internationale contre l’EIIL/Daech. Nous réaffirmons notre détermination à vaincre ce groupe terroriste et à lutter contre la propagation de son idéologie de haine. Nous sommes solidaires de tous les pays et de toutes les régions touchées par la brutalité d’actes terroristes, notamment l’Irak, la Tunisie et le Nigéria dont les dirigeants ont pris part à nos discussions au château d’Elmau. Tous les pays et toutes les sociétés ont la mission de s’attaquer aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent, notamment à la prolifération de la haine et de l’intolérance, en particulier sur Internet, en favorisant la bonne gouvernance et le respect des droits de l’Homme. Nous soulignons combien il est important de mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour détecter et empêcher les actes de terrorisme, en poursuivre les auteurs, et réhabiliter et réinsérer les délinquants dans la société, conformément au droit international, ainsi que de prévenir le financement du terrorisme.

La lutte contre le terrorisme et le financement du terrorisme constitue une priorité majeure du G7. Nous continuerons d’agir rapidement et de manière décisive et nous renforcerons la coordination de notre action. En particulier, nous réaffirmons notre volonté d’une mise en oeuvre efficace du cadre international établi pour le gel des avoirs terroristes et nous faciliterons les demandes transfrontalières de gel d’avoirs entre les pays du G7. Nous prendrons des mesures additionnelles pour accroître la transparence de tous les flux financiers, y compris par une réglementation adéquate des monnaies virtuelles et des nouveaux moyens de paiement. Nous réaffirmons l’importance des travaux menés actuellement par le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) et nous nous engageons à contribuer activement à ces travaux. Nous nous efforcerons d’assurer une mise en oeuvre efficace des normes du GAFI, notamment grâce à un processus de suivi solide.

De même, nous avons pris l’engagement de lutter contre le trafic de la faune sauvage, qui fait que certaines espèces sont en voie d’extinction, et qui sert parfois à financer la criminalité organisée, des rebellions ou des actes de terrorisme.

Soutenir nos partenaires africains

Nous nous félicitons du renforcement des institutions démocratiques et de l’accroissement des opportunités économiques en Afrique et nous prenons acte de ce progrès dans des circonstances difficiles partout sur le continent, et notamment des progrès dans l’instauration de la stabilité en Somalie et une transition démocratique globalement pacifique au Nigéria. Nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris d’aider nos partenaires africains à faire face aux enjeux de sécurité, de gouvernance et de stabilité, notamment au Mali, au Soudan, au Soudan du Sud, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Somalie, au Nigéria et plus récemment au Burundi.

Soutenir l’Afghanistan

Nous sommes engagés dans un partenariat durable avec l’Afghanistan en faveur de la stabilité, de la prospérité et de l’avenir démocratique de ce pays.

Soutenir la reconstruction au Népal

Nous sommes profondément attristés par le nombre de morts et les destructions causées par les séismes dévastateurs au Népal et nous offrons notre soutien au peuple et au gouvernement du Népal. Nous continuerons d’apporter une aide d’urgence, en tant que de besoin, et nous sommes prêts à examiner des demandes d’assistance technique et financière bilatérale et multilatérale, ainsi qu’une aide à la reconstruction en fonction des priorités du gouvernement népalais.

Santé

Bénéficier de la meilleure santé possible est un droit fondamental de chacun. C’est pourquoi nous sommes fermement attachés à continuer d’agir dans ce domaine, en mettant un accent particulier sur le renforcement des systèmes de santé par des programmes bilatéraux et des structures multilatérales.

Ébola

Nous nous engageons à empêcher à l’avenir que les flambées de maladie ne se transforment en épidémies en aidant les pays à mettre en oeuvre le Règlement sanitaire international de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment à travers le Programme mondial pour la sécurité sanitaire (Global Health Security Agenda – GHSA) et ses objectifs communs ainsi que d’autres initiatives multilatérales. Pour y parvenir, nous nous proposons d’aider au moins 60 pays, y compris des pays d’Afrique occidentale, durant les cinq années à venir, en nous appuyant sur l’expertise de ces pays et sur les partenariats existants. Nous encourageons d’autres partenaires du développement et d’autres pays à se joindre à cet effort collectif. Dans ce cadre, nous serons attentifs aux besoins en matière de santé des migrants et des réfugiés.

La crise de l’Ébola a montré qu’il est nécessaire d’améliorer les capacités mondiales de prévention, de protection, de détection, de signalement et de réaction en cas d’urgence pour la santé publique. Nous sommes fermement résolus à ramener à zéro le nombre de cas d’Ébola. Nous reconnaissons également qu’il est important de soutenir le redressement des pays les plus affectés par l’épidémie. Nous devons tirer les leçons de cette crise. Nous prenons acte des travaux accomplis par l’Organisation mondiale de la santé et nous nous félicitons des conclusions agréées lors de la session extraordinaire du Conseil exécutif consacrée à l’Ébola et de la 68ème Assemblée mondiale de la Santé. Nous soutenons le processus en cours de réforme et de renforcement de la capacité de l’OMS à se préparer et à répondre aux crises sanitaires complexes et nous réaffirmons le rôle central que joue l’OMS en matière de sécurité sanitaire internationale.

Nous nous félicitons de l’initiative que l’Allemagne, le Ghana et la Norvège ont soumise au Secrétaire général des Nations unies : élaborer une proposition complète de gestion efficace des crises sanitaires, et nous attendons avec intérêt, d’ici la fin de l’année, le rapport du groupe de haut niveau mis en place par le Secrétaire général des Nations unies. L’épidémie d’Ébola a montré que la mobilisation et le décaissement rapides de capacités de réaction adaptées, en termes de financement et de ressources humaines, sont déterminants. Nous nous félicitons que des mécanismes soient actuellement mis au point, notamment à l’OMS, à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, et nous appelons tous nos partenaires à coordonner étroitement leurs travaux. Nous soutenons l’initiative prise par la Banque mondiale d’instaurer une facilité d’urgence pour répondre aux pandémies. Nous encourageons le G20 à faire avancer les travaux dans ce domaine. Parallèlement, nous nous concerterons pour lutter contre les futures épidémies et nous mettrons en place ou renforcerons des mécanismes de déploiement rapide d’équipes pluridisciplinaires d’experts en assurant la coordination à l’aide d’une plateforme commune. Nous mettrons en oeuvre ces mécanismes en étroite coopération avec l’OMS et les autorités nationales des pays concernés.

Résistances aux antimicrobiens

Les antimicrobiens jouent un rôle crucial dans les progrès actuels et futurs de la médecine humaine et vétérinaire. Nous soutenons sans réserve le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens, adopté récemment par l’OMS. Nous élaborerons ou réexaminerons nos plans d’action nationaux dont nous assurerons une mise en oeuvre efficace, et nous aiderons les autres pays à mettre au point leur propre plan d’action national.

Nous sommes fermement engagés en faveur de l’approche «Une seule santé» qui couvre tous les domaines : la santé humaine et animale, l’agriculture et l’environnement. Nous encouragerons l’utilisation prudente des antibiotiques et nous oeuvrerons pour stimuler la recherche fondamentale, la recherche épidémiologique, la prévention et le contrôle des infections, le développement de nouveaux antibiotiques, de traitements alternatifs, de vaccins et de diagnostics rapides sur les lieux de soin. Nous nous engageons à tenir compte de l’annexe (Des efforts communs pour combattre la résistance aux antimicrobiens) lors de l’élaboration, du réexamen et du partage de nos plans d’action nationaux.

Les maladies tropicales négligées

Nous nous engageons à lutter contre les maladies tropicales négligées. Nous sommes convaincus que la recherche joue un rôle vital dans le développement et la mise en oeuvre de nouveaux moyens pour lutter contre ces maladies. Nous travaillerons en collaboration avec nos principaux partenaires, notamment l’Observatoire mondial de la recherche-développement en santé de l’OMS. À cet égard, nous contribuerons à la coordination de la recherche et développement et nous mettrons nos données à disposition. Nous nous appuierons sur le tableau que nous sommes en train de dresser des activités de recherche et développement en cours, ce qui permettra d’améliorer la coordination de ces activités et de traiter la question des maladies tropicales négligées. Nous nous engageons à soutenir la recherche sur les maladies tropicales négligées en mettant l’accent plus particulièrement sur les domaines où les besoins sont les plus urgents. Nous prenons acte du rôle joué par les académies des sciences du G7 pour identifier ces domaines. En particulier, nous stimulerons aussi bien la recherche fondamentale sur la prévention, le contrôle et le traitement, que la recherche sur la mise au point plus rapide et ciblée de médicaments, de vaccins et de technologies à mettre en oeuvre sur les lieux de soin, qui soient faciles d’utilisation et à un coût abordable.

Dans le cadre de nos efforts de renforcement des systèmes de santé, nous continuerons de défendre des services de santé essentiels, de qualité, accessibles et à un coût abordable pour tous. Nous soutiendrons des mécanismes mis en place au sein des communautés locales pour distribuer des traitements et prévenir, contrôler et enfin éliminer ces maladies. Nous investirons dans la prévention et le contrôle des maladies tropicales négligées afin d’atteindre les cibles relatives à l’élimination de ces maladies d’ici 2020.

Nous sommes déterminés à mettre fin aux décès évitables d’enfants et à améliorer la santé maternelle partout dans le monde ; nous soutenons la nouvelle Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent et nous nous félicitons de la mise en place du Mécanisme de financement mondial à l’appui de l’initiative «Toutes les femmes, tous les enfants» ; nous accueillons donc avec satisfaction la tenue à Berlin de la conférence de reconstitution des ressources de l’Alliance GAVI qui a mobilisé plus de 7,5 milliards de dollars pour vacciner 300 millions d’enfants supplémentaires d’ici 2020. Nous soutenons pleinement les travaux en cours du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et nous attendons avec intérêt le succès de la reconstitution de ses ressources en 2016, avec le soutien d’un groupe élargi de donateurs.

Changement climatique, énergie et environnement

Changement climatique

Il faut prendre d’urgence des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique, ainsi que le prévoit le cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Nous réaffirmons notre ferme détermination à adopter, à l’occasion de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21) qui se tiendra en décembre, un protocole, un autre instrument juridique ou des conclusions agréées ayant force contraignante dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui soient applicables à toutes les parties, ambitieux, solides, complets et reflètent l’évolution des situations nationales.

Cet accord doit améliorer la transparence et la responsabilité, notamment en comportant des règles contraignantes pour assurer le suivi des progrès en matière de réalisation des objectifs, ce qui favoriserait un niveau accru d’ambitions au fil du temps. Cela devrait permettre à tous les pays de bénéficier d’une trajectoire de développement résilient et sobre en carbone, compatible avec l’objectif général de maintenir la hausse de la température moyenne dans le monde au-dessous de 2°C.

Ayant cet objectif à l’esprit et compte tenu des dernières conclusions du GIEC, nous affirmons qu’une diminution importante des émissions mondiales de gaz à effet de serre, accompagnée d’une décarbonation de l’économie mondiale, est nécessaire au cours de ce siècle. En conséquence, nous soutenons une vision commune qui devrait se traduire par un objectif mondial de réduction, d’ici 2050, par l’ensemble des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques, des émissions mondiales de gaz à effet de serre correspondant au haut de la fourchette de la dernière recommandation du GIEC, laquelle se situe entre 40 et 70 % par rapport à 2010, reconnaissant que ce défi ne peut être relevé que dans le cadre d’une réponse mondiale. Nous nous engageons à faire notre part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme, notamment en développant et déployant des technologies innovantes, en nous efforçant de transformer les secteurs énergétiques d’ici 2050 et nous invitons tous les pays à se joindre à nous dans cet effort. À cet effet, nous nous engageons également à mettre au point des stratégies nationales à long terme sobres en carbone.

Le G7 se félicite de l’annonce ou de la proposition d’objectifs d’émissions pour l’après-2020 par tous ses membres et de la présentation de contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN),et il appelle tous les pays à faire de même très en amont de la COP 21. Nous réaffirmons le ferme engagement que nous avons pris, dans le cadre de l’Accord de Copenhague, de mobiliser, ensemble, 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 provenant de diverses sources, tant publiques que privées, destinés à d’importantes mesures d’atténuation et de transparence en matière d’exécution.

Les flux de financements pour le climat ont déjà augmenté. Nous poursuivrons nos efforts pour fournir et mobiliser des financements accrus, de sources publiques et privées, afin de montrer que, avec d’autres pays, nous sommes en très bonne voie pour atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars et que nous sommes prêts à nous engager activement dans les négociations des dispositions financières des conclusions de Paris. Nous reconnaissons que les banques multilatérales de développement ont la possibilité de fournir des financements pour le climat et d’aider les pays à passer à une économie à faible intensité de carbone. Nous appelons les banques multilatérales de développement à utiliser autant que possible leurs bilans et leur capacité à mobiliser d’autres partenaires pour soutenir les programmes pilotés par les pays dans cet objectif. Nous remercions la présidence d’avoir publié le rapport contextuel sur les financements à long terme pour le climat et nous appelons à de nouveaux échanges dans toutes les enceintes pertinentes en vue de la COP21.

La mobilisation des capitaux du secteur privé est également déterminante pour honorer cet engagement et libérer les investissements nécessaires dans les technologies sobres en carbone, ainsi que pour consolider la résilience aux effets du changement climatique. Pour surmonter les obstacles actuels à l’investissement, des modèles de financement à fort effet de mobilisation sont nécessaires.

À cette fin, nous entendons :

a) intensifier notre soutien en particulier aux efforts déployés par les pays vulnérables pour gérer le risque de catastrophe naturelle liée au changement climatique et pour consolider la résilience. Nous nous efforcerons de 400 millions d’ici 2020 le nombre de personnes dans les pays en développement les plus vulnérables qui ont accès directement ou indirectement à une assurance contre les effets néfastes du changement climatique, et nous soutenons la mise en place de systèmes d’alerte précoce dans les pays les plus vulnérables. À cet effet, nous tirerons les leçons des systèmes d’assurances déjà existants tels que la Capacité africaine de gestion des risques et le Mécanisme d’assurance contre les risques de catastrophe dans les Caraïbes, et sur d’autres mesures destinées à élaborer des solutions et des marchés d’assurance dans les régions vulnérables, notamment les Petits États insulaires en développement, l’Afrique, l’Asie et le Pacifique, l’Amérique latine et les Caraïbes, comme énoncé dans l’annexe ;

b) accélérer l’accès aux énergies renouvelables en Afrique et dans les pays en développement d’autres régions afin de réduire la pauvreté énergétique et de mobiliser des ressources financières substantielles des investisseurs privés, des institutions de financement du développement et des banques multilatérales de développement d’ici 2020, en nous appuyant sur les travaux et initiatives existants menés notamment par le laboratoire mondial d’innovation du financement pour le climat , comme énoncé dans l’annexe.

Nous réaffirmons également notre ambition de rendre le Fonds vert pour le climat pleinement opérationnel en 2015 et d’en faire une institution-clé de la future architecture financière pour le climat.

Nous demeurons attachés à l’élimination des subventions inefficaces aux combustibles fossiles et nous encourageons tous les pays à en faire autant. Nous sommes déterminés à poursuivre les progrès dans le cadre de l’OCDE sur la façon dont les crédits à l’exportation peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique qui est notre objectif commun.
Nous nous engageons à intégrer la problématique de l’atténuation et de la résilience au climat dans nos décisions en matière d’aide au développement et d’investissements. Nous poursuivrons nos efforts pour éliminer progressivement les hydrofluorocarbones (HFC) et nous appelons toutes les parties au Protocole de Montréal à négocier cette année un amendement pour éliminer progressivement les HFC et tous les donateurs à aider les pays en développement à mettre en oeuvre cet amendement.

Pour favoriser les investissements dans des secteurs de croissance sobres en carbone, nous nous engageons à viser l’objectif à long terme d’appliquer des politiques et des mesures efficaces dans l’ensemble de l’économie mondiale, en particulier des instruments de régulation et des instruments fondés sur le marché du carbone, et nous appelons d’autres pays à se joindre à nous. Nous avons pris l’engagement de mettre en place une plate-forme de dialogue stratégique sur ces questions sur la base d’une participation volontaire et en coopération avec les partenaires concernés, notamment la Banque mondiale.

Énergie

Nous réaffirmons notre attachement aux principes de la sécurité énergétique et aux mesures spécifiques arrêtées à Bruxelles en 2014, nous nous félicitons des progrès accomplis depuis dans le cadre de l’initiative de Rome du G7 sur l’énergie et nous continuerons à les mettre en oeuvre. En outre, nous nous félicitons de l’Initiative de Hambourg du G7 sur la sécurité énergétique durable, et notamment des mesures concrètes communes supplémentaires pour renforcer la sécurité énergétique durable dans les pays du G7 et dans d’autres pays.

En particulier, nous réaffirmons notre soutien à l’Ukraine et à d’autres pays vulnérables dans leurs actuels efforts de réforme et de libéralisation de leurs systèmes énergétiques et nous réaffirmons que l’énergie ne doit pas servir de moyen de coercition politique ni de menace pour la sécurité. Nous nous félicitons de l’intention du gouvernement ukrainien de réduire les subventions dans le domaine de l’énergie et d’investir dans des programmes d’efficacité énergétique.

En outre, nous entendons poursuivre nos travaux sur l’évaluation des vulnérabilités des systèmes énergétiques. Nous oeuvrerons au renforcement de la résilience et de la flexibilité des marchés du gaz, aussi bien en ce qui concerne le gaz de pipeline que le gaz naturel liquéfié. Nous considérons la diversification comme un élément-clé de la sécurité énergétique et nous entendons continuer à diversifier le bouquet énergétique, les carburants, les sources d’énergie et les itinéraires d’approvisionnement. Nous renforcerons la coopération dans le domaine de l’efficacité énergétique et nous lancerons une nouvelle action de coopération sur le renforcement de la cybersécurité du secteur énergétique. Et nous travaillerons ensemble et avec d’autres pays intéressés pour améliorer la coordination globale et la transparence de la recherche, du développement et de la démonstration concernant les énergies propres, en soulignant l’importance des énergies renouvelables et des autres technologies à faible intensité de carbone. Nous demandons à nos ministres de l’énergie de faire progresser ces initiatives et de nous rendre compte en 2016.

Efficacité des ressources

La protection et l’utilisation efficace des ressources naturelles sont essentielles au développement durable. Nous nous efforçons d’améliorer l’efficacité des ressources, facteur que nous jugeons crucial pour la compétitivité des industries, pour la croissance économique et pour l’emploi, et pour la protection de l’environnement, du climat et de la planète. En nous appuyant sur le plan d’action 3R de Kobe et d’autres initiatives existantes, nous continuerons de prendre des mesures ambitieuses pour améliorer l’efficacité des ressources dans le cadre de stratégies plus larges visant à promouvoir la gestion durable des matières et des sociétés respectueuses du cycle des matières. Nous instaurons l’Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources, forum de partage des connaissances et de création de réseaux d’information sur une base volontaire. Comme indiqué dans l’annexe, l’Alliance collaborera avec les entreprises, les PME et d’autres parties prenantes concernées pour accroître les possibilités offertes par l’utilisation efficace des ressources, promouvoir les bonnes pratiques et encourager l’innovation. Nous reconnaissons l’intérêt de coopérer avec les pays en développement sur l’utilisation efficace des ressources, notamment dans le cadre de partenariats public-privé innovants. Nous demandons au Panel international du PNUE pour la gestion durable des ressources de préparer un rapport de synthèse soulignant les possibilités et solutions les plus prometteuses dans ce domaine. Par ailleurs, nous invitons l’OCDE à mettre au point des lignes directrices pour compléter ce rapport.

Protection de l’environnement marin

Nous reconnaissons que les déchets marins, en particulier les déchets plastiques, constituent un problème mondial affectant directement la vie et les écosystèmes marins et côtiers et potentiellement la santé humaine. C’est pourquoi il faut travailler plus intensément et plus efficacement pour lutter contre les déchets marins afin de lancer un mouvement mondial dans ce sens. Le G7 s’engage à mener des actions prioritaires et à trouver des solutions pour lutter contre les déchets marins, comme indiqué dans l’annexe, en soulignant la nécessité de traiter les sources d’origine terrestre et marine, de prendre des mesures permettant d’éliminer ces déchets, ainsi que de renforcer l’éducation, la recherche et la sensibilisation à ce problème.

Nous, pays du G7, prenons note de l’intérêt croissant pour l’exploitation minière des fonds marins au-delà des eaux territoriales nationales et des opportunités que cela représente. Nous appelons l’Autorité internationale des fonds marins à continuer ses travaux sur un code clair, efficace et transparent relatif à l’exploitation minière des fonds marins, en y associant très en amont toutes les parties prenantes concernées et en tenant compte des intérêts des pays en développement. Les priorités essentielles sont notamment de mettre en place un cadre réglementaire stable et prévisible pour les investisseurs et de renforcer l’efficacité de la protection de l’environnement marin face aux effets néfastes potentiels de cette exploitation. Nous avons pris l’engagement d’adopter une approche de précaution pour ces activités d’exploitation minière des fonds marins et de réaliser des études d’impact sur l’environnement et des recherches scientifiques.

Développement

Programme de développement durable pour l’après-2015

2015 est une année cruciale dans le monde pour le développement durable. La troisième Conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Abeba, le Sommet des Nations unies pour l’adoption du programme pour l’après-2015 à New York et la Conférence sur le changement climatique à Paris définiront le programme d’action mondial en matière de développement durable et de climat pour les années à venir.

Nous sommes déterminés à parvenir à un programme de développement durable pour l’après-2015 qui soit ambitieux, axé sur l’être humain, respectueux de la planète et universellement applicable et qui prenne en compte de manière équilibrée les trois dimensions (environnementale, économique et sociale) du développement durable.

Ce programme doit permettre de boucler le chantier inachevé des Objectifs du Millénaire pour le développement, de mettre fin à la pauvreté extrême, de ne laisser personne de côté, de réduire les inégalités, d’accélérer la transition vers des économies durables au niveau mondial, de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles et de renforcer la paix, la bonne gouvernance et les droits de l’Homme. Pour mobiliser les efforts adéquats, partout dans le monde, de tous les pays et de toutes les parties prenantes, nous préconisons de formuler et de diffuser de grands messages sur l’action à mener. Nous sommes déterminés à mettre en place un nouveau partenariat mondial reposant sur l’universalité, les responsabilités partagées, le suivi mutuel des engagements, un compte rendu et un examen efficaces et efficients, et une approche pluripartites de nos objectifs communs : mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et effectuer la transition vers le développement durable.

Pour contribuer à ce nouveau programme de transformation, nous nous sommes engagés à prendre des mesures significatives en matière de santé, de sécurité alimentaire, de climat, de protection des mers, de chaînes d’approvisionnement durables et d’autonomisation économique des femmes, partout dans le monde.

Nous nous engageons collectivement à aider à renforcer les moyens financiers et non financiers de mise en oeuvre, notamment par la mobilisation des ressources nationales, les financements innovants, les financements privés, l’aide publique au développement et d’autres formes d’aides, et un cadre d’action ambitieux.

Nous réaffirmons le rôle essentiel que peuvent jouer l’aide publique au développement (APD) et d’autres financements publics internationaux comme catalyseurs et en complément d’autres sources de financements pour le développement. Nous réaffirmons nos engagements respectifs en termes d’APD, notamment l’objectif de consacrer 0,7 % du RNB à l’APD, ainsi que notre engagement d’inverser la trajectoire à la baisse de l’APD consentie aux pays les moins avancés, et de mieux cibler l’APD sur les pays où les besoins sont les plus importants. Nous nous engageons également à encourager les flux de capitaux privés.

Sécurité alimentaire

La bonne gouvernance, la croissance économique et un meilleur fonctionnement des marchés, ainsi que l’investissement dans la recherche et les technologies, conjugués à l’accroissement de l’investissement du secteur privé et du secteur public et à l’aide au développement sont autant de facteurs qui ont contribué ensemble au renforcement de la sécurité alimentaire et à l’amélioration de la nutrition.

Dans le cadre d’un vaste effort impliquant nos pays partenaires et des acteurs internationaux et dans une volonté de contribuer de manière significative au programme de développement pour l’après-2015, nous nous donnons pour objectif de faire en sorte que, d’ici 2030, 500 millions d’habitants des pays en développement ne connaissent plus ni la faim ni la malnutrition. L’Approche plus globale du G7 de la sécurité alimentaire et du développement de la nutrition, telle qu’énoncée en annexe, contribuera de manière significative à ces objectifs. Nous intensifierons nos efforts pour soutenir les transformations rurales dynamiques, promouvoir des investissements responsables et une agriculture durable et encourager les approches multisectorielles de la nutrition, et nous nous fixons pour objectif de préserver la sécurité alimentaire et nutritionnelle en temps de conflit et de crise. Nous continuerons de suivre les stratégies des pays partenaires, d’améliorer l’efficacité de l’aide au développement et de renforcer la transparence dans le suivi des progrès accomplis. Nous veillerons à ce que nos actions continuent de renforcer l’autonomie des femmes, des petits exploitants agricoles et les exploitants familiaux, et fassent progresser et consolident l’agriculture durable et les chaînes de valeur alimentaires. Nous nous félicitons de la tenue de l’Expo 2015 à Milan («Nourrir la planète – L’énergie pour la vie») et de ses effets sur l’agriculture durable et l’éradication de la faim et de la malnutrition dans le monde.

L’autonomisation économique des femmes

La participation des femmes à l’activité économique réduit la pauvreté et les inégalités, favorise la croissance et profite à tous. Pourtant, les femmes sont régulièrement confrontées aux discriminations, ce qui nuit au potentiel économique, compromet les investissements dans le développement et constitue une violation de leurs droits humains. Nous soutiendrons nos partenaires dans les pays en développement et dans nos propres pays pour en finir avec les discriminations, le harcèlement sexuel, les violences faites aux femmes et aux filles et surmonter d’autres obstacles économiques, sociaux, culturels et juridiques à la participation des femmes à l’activité économique.

Nous reconnaissons qu’il est essentiel pour assurer l’autonomie économique des femmes et des filles, notamment celles qui souffrent de différents facteurs de discrimination (les femmes ou filles handicapées par exemple), et pour accroître leurs possibilités d’emploi et d’entreprenariat, que celles-ci disposent des compétences nécessaires pour exercer un travail décent, notamment par l’enseignement et la formation techniques et professionnels via des apprentissages formel et non formel. Nous nous engageons à augmenter d’un tiers d’ici 2030 (par rapport à la trajectoire actuelle) le nombre de femmes et de filles des pays en développement qui ont reçu un enseignement et une formation techniques et professionnels grâce à des mesures prises par le G7. Nous oeuvrerons également pour renforcer la formation et l’éducation professionnelles des femmes et des filles dans les pays du G7.

Nous continuerons de prendre des mesures pour améliorer l’accès des femmes à des emplois de qualité et pour réduire de 25% d’ici 2025 les inégalités hommes-femmes en matière de taux d’activité dans nos propres pays, en tenant compte de la situation de chaque pays, notamment en améliorant les conditions-cadres permettant aux femmes comme aux hommes d’assurer l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, y compris par l’accès au congé parental et à des services de garde d’enfants. Le secteur privé a aussi un rôle important à jouer pour créer un environnement propice à une participation plus significative des femmes à l’activité économique. C’est pourquoi nous soutenons les principes d’ONU Femmes en matière d’autonomisation et nous appelons les entreprises partout dans le monde à intégrer ces principes dans leurs activités. Nous coordonnerons nos efforts dans le cadre d’un nouveau groupe de travail du G7 consacré aux femmes.

Initiative sur le Renforcement de l’aide à la négociation de contrats complexes

Nous réaffirmons notre attachement à l’initiative sur le Renforcement de l’aide à la négociation de contrats complexes (CONNEX) qui vise à fournir une expertise pluridisciplinaire dans les pays en développement pour la négociation d’accords d’investissement complexes, l’accent étant mis dans un premier temps sur les industries extractives. Nous soulignons les trois piliers que sont l’intégration et l’accessibilité de l’information, l’indépendance et la qualité des conseils, et le renforcement des capacités entre parties prenantes. Nous approuvons le code de conduite relatif aux services de conseil pluridisciplinaires et nous encourageons les fournisseurs d’aide et d’autres parties prenantes concernées à intégrer les dispositions du code sous la forme de principes contraignants dans leurs contrats partout dans le monde. Nous encourageons le lancement de projets pilotes sous la bannière de l’initiative CONNEX en coopération avec les fournisseurs d’aide tels que la Facilité africaine de soutien juridique. Nous accueillons avec satisfaction les travaux de coordination des mécanismes d’échange de connaissances et d’apprentissage par les pairs en matière d’aide à la négociation.

Partenariat de Deauville

Nous réaffirmons notre ferme engagement envers les populations de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Compte tenu des difficultés actuelles que rencontre la région, nous renouvelons notre attachement au Partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition. Nous soutenons les efforts qu’ils déploient pour améliorer la gouvernance et l’état de droit et nous nous félicitons de l’accord conclu récemment sur le Pacte de Deauville pour la gouvernance économique et le Plan d’action pour l’inclusion financière. Nous soutenons également les efforts qu’ils déploient pour consolider la démocratie et les droits de l’Homme et pour mettre en oeuvre des réformes économiques et sociales afin de parvenir à une croissance inclusive, en particulier pour les femmes et pour les jeunes, notamment en favorisant une inclusion financière responsable et en facilitant les transferts d’argent des migrants. Les membres du G7 restent résolus à travailler avec les gouvernements et les centres financiers mondiaux pour assurer le suivi des actions menées concernant le recouvrement des avoirs. Nous sommes convaincus qu’avec les pays du Partenariat de Deauville, nous pouvons contribuer aux progrès économiques, sociaux et politiques des pays arabes en transition. Le Fonds de transition demeure un instrument important de soutien aux réformes menées par les pays. Nous approuvons les mesures destinées à renforcer encore l’efficacité, la viabilité future et le rôle du Fonds. Nous sommes résolus à honorer les engagements pris à ce jour et nous accueillons avec satisfaction les contributions supplémentaires qui permettront d’atteindre l’objectif de capitalisation.

Suivi des engagements du G7

Nous demeurons résolus à rendre compte des promesses que nous avons faites, de manière ouverte et transparente. Nous accueillons avec satisfaction le rapport d’étape d’Elmau 2015 qui met en évidence les progrès accomplis jusqu’à présent concernant nos engagements en matière de biodiversité et qui montre comment ces progrès contribuent aux autres engagements pris par le G7 en matière de développement. Le rapport souligne également la nécessité de poursuivre l’action dans ce domaine. Nous attendons avec intérêt le prochain rapport d’étape global en 2016.

Conclusion

Nous nous réjouissons à la perspective de nous réunir sous la présidence du Japon en 2016./.

***

Annexe

Principes du G7 sur l’entreprenariat des femmes

– Sensibiliser les jeunes filles et les femmes à la possibilité de devenir entrepreneurs et les encourager activement à traduire leurs idées en analyses de rentabilité (en intervenant en amont, par exemple dès l’école, dans le cadre de la formation professionnelle et à l’université en privilégiant des informations ciblées).

– Lutter contre les stéréotypes de genre et développer des mesures spécifiques pour inciter très tôt les jeunes filles à s’inscrire et à terminer leurs études dans les filières de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.

– Rendre plus visible la réussite de certaines femmes entrepreneurs qui pourront jouer le rôle de modèles pour de nouvelles générations de femmes créatrices d’entreprises.

– Répondre aux besoins spécifiques des femmes entrepreneurs, notamment en leur fournissant des informations et des compétences personnalisées, en les guidant et en les conseillant ainsi qu’en favorisant des réseaux dédiés aux femmes entrepreneurs.

– Faciliter l’accès des femmes entrepreneurs aux financements, notamment à des sources alternatives de financement, de même qu’au système bancaire, aux technologies et à l’innovation ainsi qu’aux marchés nationaux et internationaux.

– Améliorer les conditions-cadres, notamment en mettant en place des politiques d’envergure pour aider à concilier vie professionnelle et vie familiale pour les hommes comme pour les femmes, y compris en proposant un congé parental et des services de garde d’enfants.

Des efforts communs pour combattre la résistance aux antimicrobiens

Le G7 soutient résolument le premier plan d’action mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la résistance aux antimicrobiens. Nous développerons ou reverrons nos plans d’action nationaux, nous les rendrons opérationnels et les partagerons et nous poursuivrons notre coopération avec plusieurs organisations et parties prenantes en mettant l’accent sur les domaines indiqués ci-dessous.

Le combat contre la résistance aux antimicrobiens doit être mené sur deux fronts : d’une part, le maintien de l’efficacité des antimicrobiens actuels et futurs, et d’autre part, la mise en oeuvre d’activités de recherche et développement de nouveaux antimicrobiens, vaccins, traitements alternatifs et outils de diagnostic rapide.

– Nous sommes fermement engagés en faveur de l’approche «Une seule santé» qui ouvre tous les domaines : la santé humaine et animale, l’agriculture et l’environnement. Ce concept sera à la base de nos plans d’action nationaux.

– Nous avons pour responsabilité d’améliorer la prévention des maladies infectieuses et de faire un usage plus prudent des agents antimicrobiens. À cet effet, une approche globale et des mesures concrètes sont nécessaires pour maintenir l’efficacité des agents antimicrobiens. Nous invitons d’autres pays à s’unir à ces efforts et les soutenons dans ce sens.

– Nous encouragerons en particulier une utilisation prudente des antibiotiques (Nous prenons bonne note des différentes définitions du terme «antibiotiques» selon les pays du G7 et nous faisons ici référence aux antibiotiques qui ont une incidence sur la santé humaine) en nous engageant à les utiliser à des fins thérapeutiques sous contrôle et conformément à la législation nationale et/ou pertinente et à la suite d’un diagnostic individuel. Nous développerons l’information et une utilisation responsable par la mise en oeuvre de programmes de gestion à destination des professionnels de la santé humaine et animale ainsi que des éleveurs.

– Nous soulignons l’importance des antibiotiques pour la médecine humaine et vétérinaire qui ne devraient être disponibles que sur ordonnance ou l’équivalent vétérinaire et le fait que l’utilisation appropriée des antibiotiques contribue à diminuer la résistance aux antimicrobiens.

– Nous insistons sur la nécessité d’éliminer progressivement l’emploi des antibiotiques comme activateurs de croissance dans l’élevage en l’absence d’analyse des risques.

– Nous reconnaissons qu’il est important de développer la sensibilisation et l’information sur la prévention et le contrôle des infections ainsi que sur la résistance aux antimicrobiens parmi les professionnels de la santé humaine et animale et au sein du grand public.

– Nous devons renforcer la surveillance des typologies actuelles et émergentes de résistance aux antimicrobiens en milieu médical, vétérinaire et dans l’agriculture ainsi que dans l’environnement pour combler des lacunes de connaissances afin de mettre en place des stratégies efficaces pour combattre la résistance aux antimicrobiens.

– Nous devons stimuler l’innovation en renforçant la recherche fondamentale, la recherche sur l’épidémiologie, le développement de nouveaux antimicrobiens, de traitements alternatifs, de vaccins et de diagnostics rapides sur les lieux de soin et y donner un meilleur accès, et nous prenons bonne note de l’Examen indépendant sur la résistance aux antimicrobiens.

– Dans ce cadre, nous sommes résolus à intensifier notre dialogue avec les industries pharmaceutiques, alimentaires et de biotechnologies dont le rôle est essentiel dans le cadre de notre étroite collaboration avec l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

– Nous appelons nos Ministres à mettre en commun leurs efforts nationaux et à organiser une réunion G7 pour promouvoir une utilisation responsable des antibiotiques par toutes les parties prenantes concernées et pour échanger les bonnes pratiques.

Action climatique

Initiative en matière d’assurance contre les risques climatiques

Une gestion efficace des risques climatiques visant à renforcer la résilience aux effets du dérèglement climatique en particulier pour les habitants pauvres et vulnérables des pays fortement exposés et à faible revenu implique une politique de prévention des risques de catastrophes naturelles, d’adaptation aux changements climatiques et d’assurance contre une partie des risques résiduels liés aux aléas naturels et aux phénomènes climatiques extrêmes.

Objectif

L’initiative du G7 a pour objectif général de stimuler la création de marchés et de solutions efficaces en matière d’assurance contre les risques climatiques et l’utilisation judicieuse de mécanismes d’assurance des populations et des biens exposés aux risques dans des pays en développement pauvres et vulnérables. Elle vient compléter les politiques d’adaptation au changement climatique et contribue aux efforts de croissance économique, de lutte contre la pauvreté et de résilience climatique.

L’initiative du G7 en matière d’assurance contre les risques climatiques vise à doter, d’ici 2020, 400 millions d’habitants de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire d’une couverture d’assurance directe ou indirecte contre les effets néfastes des risques liés au dérèglement climatique, en tirant notamment parti des mécanismes d’assurance risques en vigueur en Afrique, en Asie, dans les Petits États insulaires en développement, en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Cette approche par le transfert des risques climatiques renforcera un environnement propice à l’assurance associé à des mesures de sensibilisation pour promouvoir l’assurabilité. L’initiative entend tirer parti de synergies avec les cadres d’action internationaux pertinents tels que la CCNUCC et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.

Initiative pour les énergies renouvelables en Afrique

L’Afrique possède d’immenses ressources énergétiques renouvelables. Pourtant, la moitié des foyers sans électricité dans le monde se trouvent en Afrique subsaharienne. Malgré les améliorations importantes constatées récemment dans ce domaine, l’AIE estime que 645 millions de personnes en Afrique subsaharienne seront privées d’accès à l’énergie en 2030. Offrir un meilleur accès à des services énergétiques à un prix abordable en réduisant ainsi la pauvreté énergétique constitue un objectif important pour lequel un programme d’action sur les énergies propres pourrait jouer un rôle essentiel. À cet égard, le développement des sources régionales d’énergies renouvelables sur la base de toutes les ressources disponibles pourrait servir de principal moteur d’une hausse de la production énergétique en Afrique et libérer du potentiel pour l’avenir.

Objectif

L’objectif est d’améliorer l’accès aux énergies durables en Afrique d’ici 2030 en accélérant le déploiement des énergies renouvelables (solaire, éolienne à terre et en mer, hydroélectrique, biomasse et géothermique, énergies renouvelables hors-réseau, déploiement de réseaux et de couloirs). Cette initiative vise à renforcer les initiatives déjà en vigueur et à mettre en place 10 000 MW supplémentaires de capacité installée d’énergies renouvelables d’ici 2020. Il s’agirait d’identifier et de soutenir la bancabilité des projets en matière d’énergies renouvelables en Afrique sur la base de plans d’investissement nationaux et régionaux. Il est possible de faire fond sur les programmes multilatéraux et bilatéraux existants et tout particulièrement sur le programme «Énergie durable pour tous» des Nations unies, le programme «Couloir africain d’énergie propre» de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, les initiatives du PNUE, le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie, les programmes phares de l’Union africaine, du NEPAD, de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement et de la Banque africaine de développement, y compris l’initiative de l’UA Africa Power Vision, l’initiative «Power Africa» des États-Unis et l’Initiative de financement de l’électrification (ElectriFi) de l’Union européenne. Cette initiative vise à renforcer la coordination entre les actions existantes et à souligner les domaines dans lesquels des travaux futurs sont nécessaires. Elle devrait s’inscrire pleinement dans les efforts internationaux pour garantir à tous un accès universel aux énergies propres, sûres et fiables à un coût abordable. Le G7 entend faire appel aux institutions financières existantes, à savoir les banques multilatérales de développement/les institutions de financement du développement et le Fonds vert pour le climat, et cibler les problèmes spécifiques de l’investissements privé dans les technologies climatiques, notamment les risques financiers et politiques encourus, les capacités restreintes de développement de projets locaux, un cadre réglementaire et des politiques sectorielles qui présentent des lacunes.

L’initiative inclura des instruments innovants et prévoira le renforcement des programmes existants ayant fait leurs preuves, notamment mais pas exclusivement le « laboratoire mondial d’innovation du financement pour le climat » qui contribue à l’identification et au pilotage d’instruments de financement climatique innovants afin d’orienter les investissements privés vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans les pays en développement.

Méthode

Sur la base de l’engagement politique pris par le G7 d’Elmau de coordonner les efforts pour accélérer le développement de l’énergie propre en Afrique, l’Union africaine, la présidence française de la COP21 et la présidence allemande du G7, en consultation avec d’autres pays du G7, élaboreront un plan commun pour la poursuite de l’action. Ce plan d’action sera préparé en étroite concertation avec le PNUE et la Banque mondiale et impliquera d’autres parties prenantes concernées ; il sera présenté à la réunion ministérielle sur le financement climatique qui doit se tenir à Lima pendant les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale de 2015 comme une étape décisive sur la route qui mène à la COP21 de Paris.

Alliance pour une utilisation efficace des ressources

La consommation de ressources naturelles et la production de déchets ont augmenté au niveau mondial comme jamais auparavant. Les données disponibles indiquent qu’au XXe siècle, l’utilisation mondiale des matières premières a augmenté près de deux fois plus vite que la population. Chaque hausse de 1% du PIB s’est assortie d’une augmentation de 0,4% de l’utilisation des matières premières. En outre, une grande part des matières premières utilisées comme intrants dans les économies industrielles est rejetée dans l’environnement sous forme de déchets dans l’année qui suit. Malgré un certain découplage de la croissance économique et de l’utilisation des ressources naturelles, celui-ci reste insuffisant pour faire face à la demande en expansion d’une population mondiale qui, selon les prévisions, atteindra 9 milliards d’êtres humains d’ici 2050 ainsi qu’à la croissance économique rapide des pays récemment industrialisés.

Une consommation non viable des ressources naturelles accompagnée d’une dégradation concomitante de l’environnement est synonyme de risques accrus pour les entreprises découlant de la hausse des coûts des matières premières ainsi que de l’incertitude et des perturbations de la demande. Dans ce contexte, une utilisation plus efficace des ressources et une gestion durable des matières tout au long de leurs cycles de vie sont des éléments importants la protection de l’environnement et du climat, l’emploi, les prestations sociales et la croissance verte durable. L’utilisation efficace des ressources offre la possibilité d’alléger les pressions qui pèsent sur l’environnement tout en renforçant la soutenabilité, la compétitivité et la croissance de l’économie. Cela devrait faire partie de stratégies plus globales visant à favoriser une gestion durable des matières et des sociétés respectueuses du cycle de ces matières. Les décideurs politiques, les entreprises, les universitaires et les consommateurs doivent coopérer de manière constructive pour utiliser plus efficacement les ressources.

Engagement en faveur d’une action ambitieuse

Nous réaffirmons la nécessité de protéger et d’utiliser efficacement les ressources naturelles tout au long de leur cycle de vie et l’effet positif qui en résulte sur les trois dimensions d’égale importance du développement durable (économique, environnementale et sociale). Une prise de décision tenant compte du cycle de vie peut aider à renforcer l’attention portée aux ressources naturelles et/ou aux secteurs offrant un potentiel important. Nous continuerons d’adopter des mesures ambitieuses pour promouvoir une utilisation plus efficace des ressources en tirant parti des initiatives nationales et régionales existantes, notamment du plan d’action 3R de Kobe (Réduire, Réutiliser, Recycler). Ce faisant, nous renforcerons la compétitivité de nos industries, nous préserverons des emplois et nous contribuerons à la protection de l’environnement. Nous rendrons compte des progrès accomplis avant la prochaine réunion du G7.

L’Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources

Nous instaurons une «Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources» qui constituera un lieu d’échange et de diffusion des bonnes pratiques et de promotion de l’innovation associant le monde des affaires (Business 7) et d’autres parties prenantes, notamment issues du secteur public, d’instituts de recherche et d’universités, ainsi que des consommateurs et des membres de la société civile, sur une base volontaire et non contraignante. L’Alliance gagnera à s’appuyer notamment sur des initiatives importantes pour l’entrepreneuriat et de réseaux de soutien. L’objectif de l’Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources est de favoriser l’échange d’idées pour relever les défis de l’utilisation efficace des ressources, de partager les bonnes pratiques et des expériences et de créer des réseaux d’information.

Un ensemble d’ateliers consacrés aux bonnes pratiques constituera le point de départ de ce processus. Les thématiques suivantes pourraient être abordées dans les ateliers organisés dans le cadre de l’Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources :

– Initiatives pour l’entrepreneuriat et bonnes pratiques (en collaboration avec Business 7)

– Stratégies de création de conditions générales favorables

– Outils, données et concepts pour une prise de décision fondée sur le cycle de vie des ressources, et méthodologies pour une utilisation efficace des ressources

– Symbiose industrielle, c’est-à-dire l’échange de services, services collectifs et ressources dérivées entre les secteurs industriels, notamment dans des villes éco-industrielles

– Soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) notamment par des outils concrets

– Approches stratégiques et bonnes pratiques dans des secteurs spécifiques

– Achats et produits durables, marchés publics verts, chaînes d’approvisionnement locales et prise en compte de l’utilisation efficace des ressources dans les décisions des organismes publics

– Économies circulaires, conception écologique, économies collaboratives et remanufacturage

– Promotion de la recherche et de l’innovation en matière d’utilisation efficace des ressources et prise en compte de cette préoccupation dans l’éducation et la formation

– Activités pertinentes dans les instances et les organisations internationales

– Expérience tirée de la coopération bilatérale avec des pays en développement et modalités possibles de collaboration et de soutien du G7

– Possibilité de remplacer des ressources non renouvelables par des ressources renouvelables durables

L’Alliance du G7 pour une utilisation efficace des ressources organisera des ateliers au moins une fois par an sous la conduite de la présidence en exercice. Le recours à des ateliers virtuels et vidéo-conférences est encouragé pour en optimiser les avantages tout en limitant les frais de déplacement et les ressources mises en oeuvre.

Renforcement de la coopération internationale

Les travaux sur l’utilisation efficace des ressources peuvent bénéficier de la coopération renforcée avec des organisations internationales déjà actives dans ce domaine. Nous invitons donc le Panel international pour la gestion durable des ressources du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à préparer un rapport de synthèse mettant en évidence les possibilités et solutions les plus prometteuses en matière d’utilisation efficace des ressources dans les pays industrialisés comme dans les économies de marché émergentes et dans les pays en développement. Ce rapport de synthèse devra faire fond des travaux existants et des principales conclusions du Panel international pour la gestion durable des ressources et d’autres organisations internationales, telles que l’OCDE et le PNUE, et tenir compte des processus internationaux pertinents tels que le Cadre décennal de programmes sur la consommation et la production durables. La remise du rapport de synthèse devrait intervenir d’ici au second semestre 2016. Par ailleurs, nous invitons l’OCDE à mettre au point des lignes directrices pour compléter ce rapport.

Plan d’action du G7 pour lutter contre les déchets marins

Principes généraux

Les pays du G7

– s’engagent à améliorer leurs systèmes nationaux, dans le cadre d’un des objectifs principaux du plan d’action visant à prévenir, à réduire et à éliminer les déchets marins, notamment au moyen des actions prioritaires énoncées ci-dessous ;

– reconnaissent que l’aide internationale au développement et les investissements sont importants pour lutter contre les déchets marins et les encouragent ;

– soutiennent le développement et la mise en oeuvre de plans d’action nationaux ou régionaux de réduction des déchets déversés dans les eaux intérieures et côtières et voués, en dernier ressort, à se transformer en déchets marins, ainsi que les plans d’élimination des déchets actuels ;

– échangent des bonnes pratiques, en particulier avec des pays en développement, et encouragent à lancer un appel à l’action similaire dans d’autres enceintes internationales ;

– reconnaissent que l’utilisation des plates-formes et des outils de coopération existants, lorsqu’ils sont disponibles, permettra de réduire les doubles emplois et de tirer parti des progrès réalisés (notamment le Programme d’action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres ou le Partenariat mondial sur les déchets marins ainsi que les conventions et plans d’action concernant les mers régionales) et invitent par conséquent à y avoir recours ;

– entendent promouvoir un changement de comportement de la part des personnes comme des entreprises au moyen de la sensibilisation du public et de l’éducation pour traiter le problème des déchets marins ;

– reconnaissent le caractère crucial de la prévention dans une solution à long terme du problème des déchets marins et la lutte contre ce phénomène et le rôle important des industries et des consommateurs pour la réduction des déchets ;

– reconnaissent que des actions d’élimination des déchets sont tout à fait nécessaires du fait des quantités importantes de déchets déjà présents dans le milieu marin ;

– soutiennent l’utilisation d’une large gamme d’outils et d’instruments disponibles, notamment d’incitations économiques, d’instruments fondés sur le marché et de partenariats public-privé pour aider à la mise en oeuvre d’actions visant à lutter efficacement contre les déchets marins.

Actions prioritaires contre les sources d’origine terrestre

– améliorer les systèmes nationaux de gestion des déchets, diminuer la production des déchets et promouvoir la réutilisation et le recyclage ;

– prendre en compte les activités de gestion des déchets dans le cadre de l’aide internationale au développement et des investissements et soutenir la mise en oeuvre de projets pilotes le cas échéant ;

– rechercher des solutions durables et économiques pour réduire et prévenir les déchets liés aux eaux usées et aux eaux de ruissellement, notamment les micro-plastiques qui pénètrent le milieu marin ;

– favoriser les incitations et autres instruments pertinents pour restreindre l’utilisation de produits jetables à usage unique et d’autres produits qui altèrent le milieu marin ;

– encourager les entreprises à développer des emballages durables et à supprimer certains ingrédients des produits pour obtenir des bénéfices écologiques, par exemple par l’élimination progressive volontaire des microbilles ;

– promouvoir les bonnes pratiques sur l’ensemble de la chaîne de fabrication et de valeur des plastiques, de la production au transport, avec notamment pour objectif une perte zéro de granules.

Actions prioritaires d’élimination des déchets marins

– identifier les zones d’accumulation de déchets marins et établir une plate-forme d’échange d’expériences en matière d’élimination des déchets marins des plages, des berges, des fonds marins, de la surface de la mer et des colonnes d’eau, des ports et des voies navigables intérieures ;

– soutenir les actions d’élimination des déchets là où ceux-ci constituent une menace pour des écosystèmes marins fragiles, dans le respect de l’environnement, en prenant en compte la dimension socio-économique, y compris la rentabilité, et en ayant ainsi recours aux meilleures techniques disponibles et aux meilleures pratiques environnementales et en associant des partenaires chaque fois que possible ;

– examiner et analyser les données liées à l’élimination des déchets pour soutenir et cibler les actions de sensibilisation, les choix de mesures et d’autres moyens de prévention des déchets marins.

Actions prioritaires contre les sources d’origine marine

– s’employer à optimiser la quantité de déchets déversés dans les installations portuaires de collecte et correctement éliminés conformément à l’Annexe V de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) ;

– identifier les solutions pour traiter les principaux déchets issus de l’industrie de la pêche et de l’aquaculture susceptibles de s’ajouter aux déchets marins et mettre en oeuvre des projets pilotes, en tant que de besoin (notamment des systèmes de consigne, des accords volontaires et la valorisation des produits en fin de vie), en tenant compte de l’expertise de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Actions prioritaires en matière d’éducation, de recherche et de sensibilisation

– promouvoir des actions de sensibilisation et d’éducation pour induire un changement de comportement individuel à même de réduire la quantité de déchets déversés dans l’environnement, les eaux intérieures et les mers ;

– soutenir la mise en place d’une surveillance harmonisée au niveau mondial des déchets marins et la normalisation des méthodes, des données recueillies et de leur évaluation ;

– soutenir les efforts déployés par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et d’autres organisations pour aider à la compréhension des sources, des trajets et de l’impact des déchets marins ; et

– soutenir et préconiser de nouvelles initiatives de recherche pour traiter le problème des déchets marins.

Une approche plus globale de la sécurité alimentaire et du développement de la nutrition

Nous demeurons fermement déterminés à éliminer la faim et la malnutrition. Nous soutenons par conséquent les efforts déployés actuellement en faveur d’un programme ambitieux de développement pour l’après-2015 et nous prévoyons d’inscrire dans ce cadre notre engagement en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Dans le cadre d’un vaste effort impliquant nos pays partenaires et des acteurs internationaux et dans une volonté de contribuer de manière significative au programme de développement pour l’après-2015, nous nous donnons pour objectif de faire en sorte que, d’ici 2030, 500 millions d’habitants des pays en développement ne connaissent plus ni la faim ni la malnutrition.

Comme il est indiqué ci-dessous, l’approche globale du G7 vise à contribuer à la lutte contre la faim et la malnutrition. Nous chercherons à couvrir un large champ d’interventions, notamment en accordant une attention accrue au renforcement de l’efficacité et des effets de l’aide au développement et en mobilisant des ressources.

Notre approche globale se fonde sur les efforts entrepris de longue date au sein du G7 en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition, notamment l’Initiative de L’Aquila sur la sécurité alimentaire, la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, les partenariats Alliances foncières pour le développement national (LAND) et le Pacte mondial sur la nutrition pour la croissance (N4G). Nous ferons fond sur nos partenariats déjà en vigueur avec des pays en développement et nous nous engageons à soutenir leurs orientations et leurs stratégies de développement et à y conformer notre action. Nous prenons note avec satisfaction des engagements pris par des pays partenaires dans le cadre du Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN) et de la Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie.

1. Un large champ d’interventions

Nous poursuivrons, pour en tirer parti, la large gamme d’interventions existantes en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition et nous accorderons une attention particulière aux domaines suivants :

Vers une transformation dynamique du monde rural

– C’est dans les zones rurales que la faim et la malnutrition sévissent le plus aujourd’hui. Nous nous donnons pour objectif de suivre une approche intégrée multisectorielle pour aider les zones rurales à développer leur potentiel, en mettant en particulier l’accent sur les populations rurales démunies, les petits exploitants agricoles et les exploitants familiaux. Toutefois, plus de la moitié de la population mondiale est désormais urbaine. Le monde rural, déjà en transformation, connaît des mutations démographiques et spatiales rapides. Nous travaillerons ensemble et échangerons des expériences et des idées pour comprendre plus précisément comment nous pouvons accompagner au mieux ces processus en cours pour en optimiser les aspects positifs, et en réduire au maximum les aspects négatifs et ne laisser personne sur le bord du chemin.

– Reconnaissant le rôle essentiel des femmes et des jeunes, nous voulons les placer au coeur de cette approche globale, notamment en renforçant leur position au sein des systèmes agricoles et alimentaires et en soutenant leur participation active aux chaînes de valeur agricoles et alimentaires. Cela permettra de libérer leur potentiel entrepreneurial et contribuera ainsi à accroître les revenus familiaux, à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

– Nous entendons promouvoir des approches de la chaîne de valeur agricole et alimentaire qui associent les petits exploitants agricoles aux entreprises, attirent les investissements et génèrent les emplois et les revenus non agricoles qui sont si nécessaires.

Investissement responsable et agriculture durable

– Nos efforts viseront à contribuer à mobiliser des capitaux privés et à accroître leurs bénéfices pour le développement. Nous réaffirmons notre soutien à la mise en conformité de nos propres investissements d’aide publique au développement avec les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT) et les Principes du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et nous réitérons notre soutien à leur mise en oeuvre rigoureuse. Nous nous attachons en outre à promouvoir la mise en conformité des investissements privés avec ces Directives et Principes dans le cadre de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

– La gouvernance responsable des régimes fonciers est primordiale pour favoriser un développement agricole socialement équitable et pour attirer des investissements. Nous continuerons par conséquent à soutenir nos pays partenaires dans leur mise en oeuvre des Directives volontaires VGGT, nous poursuivrons les partenariats LAND en vigueur avec les pays du G7 et nous chercherons à en établir de nouveaux s’il y a lieu.

– Nous sommes préoccupés par la pression accrue qui pèse sur les ressources naturelles et nous reconnaissons clairement la nécessité de préserver et d’exploiter de façon durable les écosystèmes mondiaux. Nous convenons de faire de l’intensification durable des cultures un élément important de notre action en faveur de la sécurité alimentaire pour soutenir nos pays partenaires. Nous décidons d’intensifier nos efforts pour faire en sorte que la recherche et le développement, les nouvelles technologies et d’autres innovations et pratiques durables soient mis plus facilement à la disposition des populations rurales démunies.

– Nous sommes préoccupés par les effets négatifs des changements climatiques et d’autres facteurs de risque de catastrophe sous-jacents pour la sécurité alimentaire et la nutrition et nous nous engageons par conséquent à promouvoir les moyens d’accroître de manière durable la production, la productivité et les revenus agricoles tout en veillant à l’adaptation et au renforcement de la résilience aux changements climatiques et à la diminution des gaz à effet de serre. Nous nous engageons à promouvoir les bonnes pratiques en matière d’adaptation aux changements climatiques et prenons note de nouvelles initiatives, notamment de l’Alliance mondiale pour une agriculture intelligente face aux changements climatiques.

Nutrition

– Nous nous engageons à suivre une approche intégrée multisectorielle pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition afin d’atteindre les cibles mondiales de l’Assemblée mondiale de la santé agréées au niveau international pour améliorer la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant. Nous nous félicitons du Pacte mondial sur la nutrition pour la croissance et nous reconnaissons qu’il est nécessaire de continuer à développer les interventions tenant compte des enjeux nutritionnels et axées sur la nutrition.

– Nous mènerons des actions axées sur la nutrition dont l’efficacité a été démontrée pour lutter contre la dénutrition et les carences en micronutriments. Nous renforcerons aussi nos interventions tenant compte des enjeux nutritionnels dans des secteurs clés tels que l’agriculture, la protection sociale, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la santé, l’éducation et l’amélioration des systèmes alimentaires. Nous soutenons la diversité de la production alimentaire pour des régimes plus équilibrés assurant une meilleure nutrition.

– Nous affirmons l’importance d’une approche tout au long de la vie mettant l’accent sur la nutrition des femmes en âge de procréer, des femmes enceintes, des mères allaitantes et des enfants de moins de cinq ans, en accordant une attention particulière aux 1000 premiers jours, de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant.

– Nous soutenons la Déclaration de Rome sur la nutrition et le Cadre d’action adopté lors de la Deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN-2) et nous saluons les efforts continus déployés par le Mouvement multi-acteurs pour le renforcement de la nutrition (SUN) ainsi que par ses pays partenaires pour lutter contre la dénutrition. Eu égard au Pacte mondial sur la nutrition pour la croissance (N4G), nous nous réjouissons à la perspective de nous retrouver en 2016 sous la présidence du Brésil pour évaluer les progrès accomplis et la nécessité d’actions complémentaires pour atteindre les objectifs du Pacte.

Sécurité alimentaire et nutrition dans les crises et les conflits

– Nous demeurons résolus à répondre aux besoins en matière de sécurité alimentaire et de nutrition des populations touchées par des catastrophes naturelles, des crises économiques et des conflits violents sociaux ou politiques.

– Nous souhaitons mieux structurer l’aide à court, moyen et long terme, dans le cadre d’une stratégie de développement globale, pour renforcer la résilience. Il est essentiel d’améliorer la transition entre les secours et le développement pour que notre action gagne en efficacité et en pérennité. Notre objectif est de renforcer les capacités d’absorption, d’adaptation et de transformation des personnes, des communautés et des pays pour accroître leur aptitude à faire face à des chocs soudains ou à des stress chroniques.

– Des analyses globales et communes des risques serviront de base à nos interventions, chaque fois que possible, pour mieux comprendre les causes profondes de l’insécurité alimentaire et mieux y répondre.

Nous nous attacherons à ce qu’un plus grand nombre de nos interventions soient conçues pour renforcer la résilience, notamment dans des pays victimes de crises alimentaires récurrentes ou prolongées.

2. Accroître l’efficacité et les effets de l’aide au développement

– Nous réaffirmons notre volonté de mettre pleinement en oeuvre les principes de Busan pour une plus grande efficacité de l’aide au développement. En particulier, nous prenons à nouveau l’engagement de soutenir les stratégies, les approches et les projets existants de nos pays partenaires, tels que le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique (PIDAA), en cohérence avec lesquels nous mènerons notre action. Nous réaffirmons également notre volonté de soutenir des partenariats multi-acteurs au niveau international comme au sein de nos pays partenaires.

– Nous soutenons le CSA en tant que plate-forme la plus ouverte pour l’examen et la coordination de notre stratégie et nous nous employons à engager avec le CSA, avec d’autres organismes internationaux et organes des Nations unies et avec des initiatives existantes, des efforts internationaux concertés en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

– Pour garantir la transparence, nous assurerons le suivi et nous rendrons compte des progrès accomplis, conformément aux pratiques de suivi des engagements du G7. Nous quantifierons nos engagements conformément aux résultats du processus du programme de développement pour l’après-2015, en tant que de besoin, et nous assurerons le suivi des progrès accomplis par un mécanisme approprié, sur la base des exercices précédents du G7. Nous nous emploierons à améliorer les procédures de suivi des engagements au niveau national.

– Nous augmenterons le nombre de données disponibles pour assurer le suivi de notre objectif en matière de sécurité alimentaire et en particulier de nutrition, en étroite concertation avec des organes des Nations unies, le Rapport mondial sur la nutrition et le Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN).

3. Mobiliser des ressources

– Nous comptons sur nos pays en développement partenaires pour employer efficacement leurs ressources nationales en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Nous appelons le secteur privé à contribuer au moyen d’investissements responsables et nous invitons la société civile à s’impliquer activement. Nous sommes favorables à un emploi accru de financements durables et innovants conformément au processus d’examen du financement du développement.

– Nous constatons que nous, pays du G7, avons augmenté notre aide publique au développement en faveur de l’agriculture, du développement rural, de la sécurité alimentaire et de la nutrition depuis notre engagement à L’Aquila en 2009 et nous reconnaissons le rôle d’effet de levier de l’aide publique au développement pour mobiliser d’autres ressources, notamment l’investissement privé. Nous nous engageons aujourd’hui à oeuvrer avec nos partenaires pour mobiliser les ressources nécessaires afin que, d’ici 2030, 500 millions d’habitants des pays en développement ne connaissent plus ni la faim ni la malnutrition.

– Nous sommes conscients du rôle important joué par la FAO, l’OMS, le FIDA, le PAM et l’UNICEF, ainsi que par les financements des banques multilatérales de développement, par des mécanismes financiers tels que le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire et par des partenaires opérationnels de la société civile. Nous reconnaissons les engagements pris dans le cadre du Pacte mondial sur la nutrition pour la croissance et nous nous emploierons à libérer les financements nécessaires disponibles./.

Burkina Faso – Relations bilatérales – COP21 – Point de presse conjoint de M. François Hollande, président de la République, avec M. Michel Kafando, président de la transition du Burkina-Faso – Propos de M. Hollande

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 Paris, 01/06/2015

Mesdames, Messieurs,

J’ai reçu, c’était la première fois, le président Michel Kafando, que j’avais rencontré dans d’autres occasions. Mais c’est la première fois que je le reçois ici à l’Élysée. J’y tenais tout particulièrement parce que je voulais lui témoigner le soutien de la France dans le processus qui est conduit et qu’il a la responsabilité d’assurer. C’est le processus qui doit conduire jusqu’aux élections, élections qui doivent être transparentes et incontestables. C’est la tâche qui est la sienne, avec le gouvernement du Burkina Faso et les autorités qui ont été mises en place pour permettre la bonne fin de ce processus.

Je voulais également lui dire combien nous sommes à ses côtés pour que la justice puisse faire son travail en toute indépendance par rapport à des événements ou à des faits qui ont pu à un moment saisir le Burkina Faso.

Je voulais également lui dire que la France mettait des moyens pour que les élections puissent se tenir et que, dans le cadre de notre aide au développement, nous avons dégagé des crédits pour justement faire que les élections puissent avoir tout le caractère incontestable que nous voulons leur donner.

Nous avons aussi d’autres aides pour le développement du Burkina Faso et encore il y a quelques semaines, la ministre du développement a pu mettre en évidence ce que nous pouvons faire, notamment dans le cadre des énergies renouvelables.

Je voulais également exprimer ma gratitude au Burkina Faso pour la responsabilité qui est maintenant celle du pays. D’autres pays peuvent regarder vers le Burkina Faso, qui doit être un exemple par rapport à ce que la démocratie doit être. Un exemple par rapport à ce que des processus constitutionnels doivent être et donc, si nous sommes aux côtés du Burkina Faso, c’est parce que nous voulons aussi qu’il ait valeur d’exemple. Je pense notamment à ce qui se passe aujourd’hui au Burundi, où nous devons expliquer qu’il y a des processus constitutionnels qui doivent être respectés et qu’il y a aussi des élections qui doivent être organisées en toute transparence.

Mais je voulais exprimer également ma gratitude à l’égard du Burkina Faso parce que vous avez, il y a quelques semaines, – c’était au mois d’avril – accueilli les familles qui avaient été particulièrement touchées par la catastrophe aérienne sur le vol Air Algérie, Ouagadougou-Alger, et ces familles ont été particulièrement touchées par l’ensemble des accueils qui leur ont été assurés et les cérémonies qui ont été organisées avec la France.

Je voulais encore exprimer ma gratitude par rapport à ce que fait le Burkina Faso au Mali dans le cadre de la MINUSMA, et vous avez décidé d’envoyer un deuxième bataillon et c’est très important, pour que nous puissions assurer la sécurité au Mali et travailler à ce que l’accord qui est maintenant en voie d’être finalisé puisse être enfin signé.

Et enfin souligner le rôle du Burkina Faso dans la Conférence sur le climat, vous me rappeliez, Monsieur le Président, que c’est le Burkina Faso – à l’époque Haute-Volta -qui avait été la première des nations africaines à s’engager dans ce processus, alertée, et aujourd’hui vous êtes à nos côtés pour que nous puissions trouver un accord à Paris. Et la voix de l’Afrique doit être particulièrement entendue notamment sur la question du financement de l’adaptation de la transition. Et nous travaillons justement à ce que des crédits puissent être mobilisés, à ce que des fonds puissent être réunis pour que l’Afrique soit pleinement associée à la conclusion de l’accord et à ce qu’un accord puisse être conclu à Paris.

Pour toutes ces raisons, je tenais à vous accueillir et à vous dire que la France ne ménagera aucun effort pour que vous puissiez arriver aux objectifs qui sont les vôtres : la transition.

Ce n’est pas facile de faire une transition et donc nous devons être solidaires du Burkina Faso et du président pour que cette transition soit réussie.

http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=bafr2015-06-01.html#Chapitre2

Utilisation des pesticides dans le maraichage : un danger pour l’environnement et la santé publique

pesticides

La production maraichère prend de l’ampleur ces dernières années au Burkina Faso et permet de juguler un temps soit peut le problème l’insécurité alimentaire qui y est d’actualité. Ces résultats, aussi satisfaisants soient-t-ils, riment néanmoins avec une intensification de l’utilisation des pesticides, aussi bien dans le processus de production que dans celui de la commercialisation des produits maraichers .Dès lors que leurs propriétés toxiques  sont avérées, une réflexion  s’impose sur les risques qui  pèsent sur l’environnement et la santé de la population burkinabè, du fait de l’utilisation intensive des pesticides dans ces cultures vivrières. Avant d’en exposer les dangers, il convient de situer cette pratique dans son contexte.

Contexte d’utilisation des pesticides

Le maraichage  ou horticulture maraichère est la culture de légumes, de certains fruits, de certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire, de manière professionnelle, c’est-à-dire dans le but d’en faire un profit ou simplement d’en vivre, ce qui le distingue du jardinage.

 Au Burkina Faso la culture  maraichère s’est développée au fil des ans. Constituant – pour l’essentiel de sa production – une culture de contre-saison, elle se pratique à travers toutes les régions du pays et généralement  en milieu rural. De façon générale et cela à travers toute l’étendue du territoire, la maraicherculture utilise les surfaces jouxtant des écosystèmes aquatiques naturels ou artificiels, lotiques (écoulement d’eau permanents ou temporaires tel que les rivières, fleuves et ruisselets)  ou  lentiques (eaux stagnantes tes que les lacs, marres, lacs de barrages, étangs).

 Elle concerne environ  22 spéculations dont les plus importantes sont la tomate, le choux, la pomme de terre, la  salade, la courgette, l’aubergine locale, le poivron, l’haricot vert… Des milliers  d’acteurs directs sont impliqués dans cette activité et  peuvent être répartis entre d’une part, les maraichers qui assurent la production et d’autre part, les commerçants dont le rôle est d’écouler la production maraichère. Une grande partie de cette  dernière est destinée à l’exportation dans les pays voisins tels que le Ghana où la demande est de plus en plus forte.

La production maraichère est  cependant confrontée à un problème crucial : l’œuvre destructrice des nuisibles qui, chaque année, sont responsables de la perte de grandes quantités de production (frisant parfois un taux de destruction de 50%). Cela a pour conséquence la baisse des rendements et une diminution considérable du profit des différents acteurs. Pour faire face à ce fléau, l’utilisation des pesticides chimiques apparait comme la seule alternative pour sauver les productions et accroitre les rendements.

Les pesticides utilisés en maraichage

 Les pesticides sont des substances chimiques, naturelles ou de synthèse, destinées à lutter contre les parasites végétaux et animaux nuisibles aux cultures et aux récoltes. Ils sont utilisés  dans le maraichage aussi bien dans la phase de production que dans celle de la commercialisation (transport, stockage des produits). Ils agissent chimiquement sur des effecteurs qui sont souvent impliqués dans des fonctions vitales ou dans la reproduction. Ils perturbent la signalisation nerveuse ou hormonale, la respiration cellulaire, la division cellulaire ou la synthèse de protéines, permettant ainsi le contrôle efficace du nuisible.

Selon leur cible, les pesticides les plus  utilisés dans ce secteur peuvent être répartis en trois principaux groupes. Le premier est celui des insecticides qui sont destinés à la lutte contre les insectes. Ils interviennent en les tuant ou en empêchant leur reproduction. Ce sont souvent les pesticides les plus toxiques et c’est dans cette famille que l’on trouve la plupart des polluants organiques persistants, dont le DDT et le lindane. Les fongicides constituent le second groupe et sont destinés à éliminer les moisissures et parasites fongiques des plantes. Le troisième est constitué des herbicides destinés à lutter contre certains végétaux entrant en concurrence avec les plantes cultivées. Le mode d’épandage de ces derniers est différent puisqu’ils sont déposés directement sur le sol, tandis que les deux premiers (insecticides et fongicides) sont plutôt pulvérisés sur la plante en croissance.

Parallèlement, la composition chimique des produits phytosanitaires est  très variable. Parmi les pesticides de synthèses – puisqu’ils sont les plus utilisés – figure la famille les organochlorés qui, surtout utilisés comme insecticides, demeurent les plus persistants. Viennent ensuite  les organophosphorés qui sont des  insecticides moins persistants que les précédents. Les organoazotés quant à eux sont principalement des herbicides et peuvent être repérés par le suffixe « zine ». De même, les urées substituées (herbicides et fongicides) sont repérables par le suffixe « uron ». Enfin, les carbamates (fongicides et insecticides) et les sulfonylurées (herbicides) peuvent compléter cette liste qui est bien loin d’être exhaustive.

En tout état de cause, les pesticides tels que présentés jouent un rôle très important – et cela de façon indéniable – dans la protection des cultures maraichères aux Burkina Faso. Leur utilisation permet de freiner les ravages des nuisibles, d’accroitre les rendements et constitue  un moyen d’atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire. Cela ne doit cependant pas faire occulter le fait que, aussi efficacement que ces produits phytosanitaires ont un effet toxique pour les nuisibles, les substances qu’ils contiennent peuvent impacter négativement l’environnement et la santé publique.

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Risques pour l’environnement

Les pesticides contiennent des substances chimiques de toxicité diverses. Le Burkina Faso dispose à cet effet des nombreux textes juridiques qui  les encadre dont la loi N° 041/96/ADP du 08 novembre 1996 et modifiée à travers la loi N° 006/98/AN du 26 mars 1998 instituant un contrôle des pesticides au Burkina Faso. Malgré tout, il est donné de constaté sur le terrain une utilisation  de pesticides frauduleux par les maraichers, lesquels contiennent des substances interdites même si l’on constate plus fréquemment que les pesticides destinés à la culture du coton (culture de rente) sont utilisés dans des cultures vivrières tel la maraicherculture,  exposant ainsi l’environnement et la santé publique à la toxicité de ces produits.

L’utilisation intensive des pesticides dans les cultures maraichères impacte l’environnement, tant dans ses composantes biotiques (biodiversité animale et végétale) qu’abiotiques (air, eau, sol). L’accumulation de ces substances dans les sols altère la qualité de ceux-ci (acidification, baisse de la fertilité). Les écosystèmes aquatiques n’échappent pas non plus à cette pollution. En saison pluvieuse le ruissellement emporte 2% à 10% d’un pesticide appliqué sur le sol (Leonard, 1990 ; Schiavon et al. 1995) en destination des points d’eau qui constituent les réceptacles des pollutions terrestres. De plus, les produits  maraichers sont généralement cultivés sur des surfaces jouxtant les écosystèmes aquatiques. Ces polluants se retrouvent donc facilement dans le milieu aquatique, d’autant plus qu’en périodes de crue, les lits de ces points d’eaux sont transformés en surfaces de production par les maraichers. Si l’eau est une ressource rare au Burkina Faso, il convient de d’affirmer que la pollution des eaux, elle,  s’accentue avec cette pratique.

 L’atteinte à la biodiversité est par ailleurs évidente, pour peu que l’on considère les interactions qui existent entre les êtres vivants et leur milieu. De par leur emploi, généralement en circuit ouvert  et de par leur capacité à se disperser au-delà de la cible visée, les pesticides constituent un risque pour les organismes « non cibles ». Il n’existe pas de pesticide totalement spécifique pour un nuisible. Les organismes vivants partagent, quel que soit leur rang taxonomique, des processus et mécanismes physiologiques partiellement communs. Par conséquent, un pesticide, destiné à lutter contre un nuisible, présente un potentiel toxique plus ou moins étendu pour d’autres organismes qu’il ne cible pas. Ces substances toxiques affectent les organismes vivants en contact avec le milieu pollué. Elles causent des intoxications  pouvant conduire à la mort des lombrics qui jouent un rôle majeur dans l’aération des sols. En sont également victimes, les animaux terrestres qui s’abreuvent dans les eaux contaminées et à plus forte raison les animaux aquatiques (poissons, batraciens…). Aussi, les végétaux terrestres et aquatiques subissent-ils cette contamination  lorsque que l’on tient compte des phénomènes de bioaccumulation.

L’utilisation intensive des  pesticides chimiques pollue donc immanquablement l’environnement (Ramade, 1992 ; Toe et al. 2004) et cela, à travers toutes ces composantes. La plupart d’entre eux contiennent des polluants persistants qui ont une demi-vie dans l’environnement. L’homme, bien qu’auteur de cette pollution, n’y échappe pas, puisqu’il est un élément de l’environnement, d’où les dangers potentiels qui pèsent sur sa santé.

Risques pour la santé humaine

 La santé humaine est véritablement menacée par l’usage de ces pesticides chimiques et en premier lieu, celle  des utilisateurs de pesticides. En effet, les producteurs et les commerçants en font usage les uns pour sauvegarder les cultures, les autres pour stocker et conserver les produits maraichers en attente d’écoulement. La manipulation et l’emploi inadéquats de ces substances peut entrainer à très court terme (heures, jours) des troubles de santé. Ces troubles, le plus souvent reliés au même mécanisme mis en jeu par le pesticide dans son action contre le nuisible, sont regroupés sous le terme d’intoxications aigues. Dans certains cas, ces troubles peuvent se manifester à moyen  terme, en particulier en cas d’expositions répétées. Le profil toxicologique aigu de la plupart des pesticides est assez bien connu (V. Heath Impacts of Pesticides Used in Agriculture, World Heath Organization 1990).  L’imprégnation de la population générale quant à elle, est essentiellement d’origine alimentaire via la consommation des produits maraichers, des eaux contaminées, et des poissons, viandes, lait et produits laitiers par suite de la bioconcentration de ces molécules toxiques dans les graisses animales. Les résidus de pesticides se retrouvent régulièrement dans l’organisme humain et causent à long terme de sérieux problème de santé. Les études épidémiologiques montrent les effets à long terme des expositions aux pesticides sur la santé, y compris à des faibles doses d’exposition (Centre d’expertise collective de l’Inserm, juin 2013). L’exposition aux pesticides facilite le développement de certaines pathologies. Il a été prouvé que ceux ci étaient capables d’endommager le système immunitaire (Culliney et al.,1992) ou de perturber les régulations hormonales, tant chez l’homme que chez l’animal, provoquant des symptômes variés (Leblanc, 1995), d’où l’expression « perturbateur endocrinien » souvent utilisé pour qualifier les pesticides. Outre les cancers qu’ils favorisent, ils endommagent le système nerveux et causent des pathologies en lien avec les troubles de la reproduction et les malformations congénitales: infertilité, avortement spontané, prématurité et mort fœtale.

Les dangers que représentent les pesticides pour l’environnement et la santé humaine sont donc réels et doivent par conséquent nous amener à revoir nos techniques de production. Nous devons intégrer  dans les contraintes de production maraichère et agricole en général, la dimension écologique, toute chose qui aura pour effet l’amélioration de la santé des populations et la préservation de l’environnement.  La sensibilisation, le contrôle effectif   et la promotion de bio pesticides sont entre autres des actions qui pourraient contribuer à protéger davantage les victimes innocentes que sont les consommateurs. Les consommateurs sont en réalité les plus brimés parce ce qu’ils n’ont pas choisi d’être exposé à ces substances toxiques. Puisqu’aucune distinction n’est possible sur le marché entre les produits traités aux pesticides et les « produits bio », le consommateur, en achetant innocemment ses fruits et légumes, cours le risque de concentrer des résidus de pesticides toxiques dans son organisme avec toutes les conséquences qui en découlent.

Le droit à une alimentation saine  est sans doute un droit constitutionnellement reconnu aux populations burkinabè, mais encore faut-il que celles-ci aient le choix de la qualité des aliments qu’elles achètent. Il est donc de la  responsabilité des pouvoirs publics, d’ouvrer à garantir aux citoyens une alimentation saine, en leur offrant au moins en lui une liberté quant au choix de la qualité de leur alimentation. Cela pourrait se manifester dans la pratique par la promotion de la production des « produits bio », disposant de points de vente spécifiques sur les marchés, les plaçant ainsi l’abri de toute confusion avec les produits « non bio ».

Valério COULIBALY

Membre du Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement

valeriocoulibaly13@yahoo.fr ou cajeburkina@yahoo.fr

Dualité entre exploitation minière et pauvreté des populations

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Dans sa note d’information de novembre 2013, s’intéressant à  l’enjeu de la renégociation des contrats miniers d’AREVA, Oxfam France intitulait : « Niger : à qui profite l’uranium ? ». Dans son exposé, on pouvait lire qu’« En France, une ampoule sur trois est éclairée grâce à l’uranium nigérien [tandis que] au Niger, près de 90% de la population n’a pas accès à l’électricité ». Entre exploitation de l’uranium et pauvreté de la population, y’a-t-il une corrélation ?

Au Burkina, l’on s’est très vite fait de se réjouir de la découverte d’un site minier dans tel ou tel localité. A tord ou à raison, une telle découverte sonne comme celle d’un vaccin contre le paludisme. On croit se guérir de la pauvreté. Quand nous parlons de dualité entre exploitation minière et pauvreté des populations, nous nous intéressons notamment aux populations locales c’est-à-dire celles qui sont dans les régions à exploitation minière. La dimension nationale suivra plus tard.

L’exploitation minière est une activité économique qui doit contribuer à l’amélioration de la situation socio-économique des populations locales en créant de l’emploi dans ce secteur et en ayant un effet d’entraînement sur d’autres pans de l’économie. Si elle améliore les ressources de l’Etat, elle lui donne par suite plus de capacité à assumer les dépenses utiles pour la société dans le domaine de l’éducation, la santé, les infrastructures, l’assainissement, la communication, etc.). C’est justement pour cela que l’implantation d’une industrie extractive est vue à priori comme un vecteur de soulagement. Mieux, elle s’accompagne assez souvent de programmes de développement locaux dont l’objectif vise à atténuer ou compenser les effets néfastes de l’activité projetée. Les divers textes exigent des programmes sociaux et environnementaux pour résorber le manque. On parle même très souvent de responsabilité sociale des entreprises minières. Mais là, il faut éplucher la plus part des codes miniers des pays de l’Afrique Ouest francophone pour avoir l’impression que cette notion paraît mécaniquement introduite pour faire plaisir à une donne internationale. Dépourvue de contenu et de portée, qu’est-ce que la RSE minières ? Le code minier de 2003, Burkina Faso, n’a pas pris la peine de donner une définition ni même consacré un article à son sujet. Ça fait trop penser. On ne sait pas encore ce que le Conseil National de Transition va déposer entre nos mains concernant le nouveau code. Même en parlant de responsabilité sociale et environnementale, l’on recherche parfois en vain son contenu qui manque d’être quantifiable et qualitatif. Sachons qu’ « Il n’y a rien de si extravagant que de faire périr un nombre innombrable d’hommes pour tirer du fond de la terre l’or et l’argent » Montesquieu, Lettres persanes. Quand on observe la ruée des investisseurs miniers dans notre pays, on devrait être à mesure de dire que la pauvreté recule à toute vitesse. Pourtant, ce n’est pas évident.

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Il est du devoir du Burkina d’offrir aux investisseurs un environnement propice à leur enrichissement. Mais pour des raisons d’équité, il est indispensable qu’il ne faut soustraire ni la garantie au respect des droits fondamentaux, ni l’amélioration à court, moyen et long terme des conditions de vie de la population. Si les programmes d’amélioration n’ont pas tenus leurs promesses, c’est parce qu’ils n’ont pas été accompagnés de volonté politique. On a souvent « mal à la volonté ». En lisant par exemple Richard Auty dans Ressource abundance and economic development (2001), on croit réellement à « la théorie des richesses maudites ».  Toutefois, cette thèse n’est pas avérée dans l’absolue lorsque l’on observe la croissance économique durable du Botswana et le Développement progressif de la Guinée Equatoriale. Hervé EBODE in « Projets miniers contemporains au Cameroun : Projets de Développement durable ? – Cas du Projet Géovic –» contredit assez bien cette thèse. Nous avons une exploitation abondante des ressources minières abondantes. Pour absorber la pauvreté il est simple. Comme on est tous unanime qu’il faut sortir les femmes (52% de la population) et les jeunes (+65% de la population) des filets de la pauvreté pour bouter celle-ci hors de nos frontières, on a l’avantage d’être orienté. Malheureusement, et dans notre cas surtout, plus on découvre une dune d’or plus la pauvreté s’accentue dans cette localité. C’est la dégradation de l’environnement et donc des terres cultivables après l’expropriation de celles-ci, la chèreté de la vie dans les zones couvertes, l’inégale répartition des revenus au bénéfice de la population locales, l’absence de projets de développement fiables et durables pour les populations locales et notamment femmes et jeunes.

Au plan local déjà, il faut obtenir et gérer les informations nécessaires à l’évaluation puis à la mise en valeur de la ressource : ces informations sont nécessaires aux prises de décisions par les parties prenantes nationales et locales ; améliorer l’attractivité, la gouvernance et la transparence, afin d’investir, de partager les profits et de les affecter à travers des arbitrages explicites dans des projets de développement au profit des populations locales ; passer d’une économie de rente à une économie de croissance partagée ; l’emploi, le travail décent, la création d’entreprises, le transfert de technologies sont indispensables au développement. Si cela est maitrisé, il va de soi que son effet sera national. D’ailleurs, dans presque toutes les localités du pays ce n’est que des mines en exploitation. Professionnaliser l’artisanat minier : à travers formations et sensibilisations aux bonnes pratiques, regroupement formel sans parti pris, soutenir l’émergence de petites entreprises locales, dont les bilans économique, social et environnemental seraient porteurs de développement local. Cela implique, d’une part, la reconnaissance de leur activité à travers un cadre institutionnel spécifique traitant notamment de la sécurité foncière; et d’autre part,  l’élaboration d’un programme sérieux de formations à leur profit. Des actions de formation aux bonnes pratiques in situ et adaptées au contexte social et soutenues par des transferts de technologies demeurent une nécessité. Quoique l’on puisse polémiquer autour de ces exploitations, une chose au moins est certaine : les revenus issus de ces exploitations minières entrent directement dans les mains des populations locales. C’est d’ailleurs, une source sérieuse de développement en ce sens que les revenus tombant directement dans les mains de populations locales sont directement injectés dans des petites activités économiques déjà existante ou affectés à la création d’activités porteuses de développement local. Que nous coûte son organisation formelle ? Parmi les nombreuses mauvaises organisations qui existent, celle qui consiste en une organisation éphémère mais récurrente est la ruée précipitée des foules hétéroclites attirées par des rêves de fortune vers des gisements “neufs” et réputés riches. Celle-ci mobilise des milliers de personnes.

On ne boute pas la pauvreté à travers un conseil des ministres comme on prend un décret pour mettre fin à une fonction. Qu’est ce que cela coûterait que chaque société minière alimente un Fonds de Local pour Femmes (FLF) en vue de l’autonomisation des femmes des localités en exploitation minière. L’attribution de parts sociales non diluables au profit de la région pourrait contribuer à financer les opérations de développement entreprises par les jeunes.

Riva A. BONKOUNGOU

Fiscaliste-Juriste des mines & Energie

Dir-Associé Cabinet TS_Ltd

Membre

 Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement

Burkina Faso

Courriel : rivanselme@yahoo.fr

Tél : +226-79 773 102

LES FEUX DE BROUSSE ET LA DISPARUTION DES FORÊTS AU BURKINA FASO

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A l’occasion d’un voyage sur le tronçon Ouagadougou/Bobo-Dioulasso, j’ai pu constater avec une vive inquiétude que les feux de brousse menacent sérieusement la biodiversité au Burkina Faso. En effet, de part et d’autre de la route, le constat donne de voir des terres grisâtres, des arbres et arbustes desséchés, des animaux quasiment absents de ces espaces….Ce phénomène persistant de feux de brousse volontaires ou involontaires, en dehors de tout respect de la règlementation en vigueur, constituent à côté des autres causes un motif sérieux de dégradation de la biodiversité. Chaque année les savanes de notre pays subissent d’importantes perturbations causées par les feux de brousse qui sont utilisés principalement pour la culture, la gestion du pâturage, la chasse et les rituels traditionnels et culturels. Depuis des millénaires les écosystèmes des savanes se sont adaptés au feu, cependant cette résilience est mise à mal car ces perturbations sont de plus en plus liées aux conditions météorologiques, en l’occurrence les changements climatiques qui peuvent contribuer à complexifier la possibilité offerte de l’homme de jouir des ressources naturelles qui l’entourent.

Dans cette brève réflexion, nous  analyserons les facteurs explicatifs des feux de brousse au Burkina Faso, en nous attardant brièvement sur les conséquences de ce phénomène, puis nous lancerons quelques perspectives possibles pour réguler au mieux de telles pratiques.

LES FACTEURS EXPLICATIFS

Les feux de brousse ont toujours existé depuis des milliers d’années pour  diverses raisons : ils peuvent être liés à des causes utilitaires qui découlent  de sa pratique par les agriculteurs comme outil de défrichement afin de dégager le terrain, fertiliser  le sol et avoir de meilleure récolte. Cependant, ces feux ne sont pas toujours contrôlés : pour des raisons pastorales, les éleveurs  allument volontairement des incendies pour la régénération des pâturages et lutter contre les parasites épizootiques ; des chasseurs pour débusquer le gibier mettent le feu à des hectares de brousse ; enfin, les feux sont allumés pour la production du charbon de bois.

Ils constituent un phénomène d’une ampleur inquiétante qui  débute  avec la fin des dernières pluies et atteint son paroxysme en plein saison sèche. C’est pour pallier à cette pratique néfaste  que la  loi n° 003-2011/AN du 05 avril 2011 portant code forestier au Burkina Faso dispose en son article 41 que « les forêts sont protégées contre toutes formes de dégradation et de destruction, qu’elles soient naturelles ou provoquées », et interdit les feux de brousses en  son article 50,

«  Les  feux de brousses sont prohibés ».

L’article 51 relativise cette affirmation en ces termes « les feux précoces ou contrôlés de certaines zones utilisées comme instrument d’action ou d’aménagement forestier sont réalisés dans le strict respect de la réglementation en vigueur ». En somme tous les feux ne sont pas prohibés, à condition d’être sous contrôle et entrant dans le cadre de feu d’aménagement ou coutumier.

Mais, en tout état de cause, les feux de brousse ont des conséquences désastreuses qu’il convient d’examiner.

Les feux de brousse  ont un impact très négatif sur l’environnement, avec l’avènement des changements climatiques les pays en voie de développement comme le Burkina, le Mali, le Niger, deviennent encore plus vulnérables et manquent de ressources financières  pour mener une lutte efficace et efficiente pour la protection de son environnement. Ces pratiques ont entrainé un recul  de la superficie des forêts qui, selon des statistiques de l’INSD en 2000 est estimé entre 110.000 à 250.000 hectares par an au Burkina Faso.

Malgré les prescriptions légales en la matière qui interdissent clairement les feux de brousse, le phénomène perdure et les populations à la base s’adonnent toujours avec joie à cette pratique. Ainsi, en janvier 2014 jusqu’à ces dernières semaines, nous avons constaté tout au long de la route nationale n°1, des feux de brousse qui ont ravagé d’assez grandes  superficies qui détruisent les herbes, les arbustes, brulant et noircissant le sol. Le phénomène s’aggrave lorsqu’on arrive vers Boromo, Pa, Houndé Bobo-Dioulasso, qui autrefois avait une végétation  luxuriante. Le dernier cas récent date du 10 mars 2015 à Matourkou dans les Hauts Bassins, des enfants dans le cadre de  leur chasse aux lièvres et aux rats ont allumé le feu qui a détruit des hectares de terres qui constituaient un cadre de recherche pour le groupement de gestion forestière (GGF) de Matourkou.

 A court terme, on constate la destruction de la végétation, la disparation des habitats pour la flore et la faune, la pollution de l’air par les fumées.

A long terme les feux de brousse entrainent  l’extinction totale des espèces végétales (arbres plantes), la mort de certaines espèces animales comme  les hyènes, les lions, les buffles etc. qui ont presque disparu des brousses burkinabè.  Les feux rendent le sol stérile après quelques années, favorisent l’érosion, le tarissement des sources d’eau. En somme ils compromettent l’existence de toute vie sauvage dans nos forêts déjà fragilisées par les effets de la sécheresse.

Cette situation est telle que nous demandons si les autorités locales  jouent leur partition quant à l’application du code forestier vis-à-vis des auteurs de ces feux de brousse ? La répression de ces infractions peut-elle être la seule solution ? Quand on sait que le code forestier en son article 263, stipule que : « sont punis d’un emprisonnement de six mois a trois ans et d’une amende de cent mille (100.000) francs CFA a deux millions (2000.000) de francs CFA ou de l’une de ces peines seulement : (…)ceux qui allument intentionnellement les feux incontrôlés dans les forêts classées, les parcs nationaux ou autres aires protégées…». Encore faudrait-il trouver ces personnes…

L’article 264  enfonce le clou en ces termes : « sont punis d’un emprisonnement de trois mois a deux ans et d’une amende de cinquante mille (50.000)francs CFA a un million (1000.000) francs CFA ou de l’une de ces deux peines seulement : (…) ceux qui par négligence ou par imprudence provoquent des feux incontrôlés dans les forêts classées. Mais a-t-on les moyens pour l’effectivité de la règlementation en vigueur ? Quel pourrait être le rôle des populations locales et des Organisations de la Société Civile dans la lutte contre des feux de brousse ? Autant de questions qui méritent des réponses et pour lesquelles, nous allons lancer quelques balises.

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LES PERSPECTIVES POUR UNE PROTECTION OPTIMALE DES FORETS

Le Burkina Faso rencontre des difficultés pour mettre en application les instruments internationaux auxquels il est partie prenante ainsi que sa politique en matière de protection de l’environnement. Les populations constatent au fil des années, une dégradation de plus en plus accentuée de leur environnement que ce soit au niveau des pollutions, de la préservation des forêts, de la gestion des déchets, des questions des mines ou des énergies renouvelables etc.

Il siérait pour la société civile de mener un combat bien structuré pour l’organisation d’une sensibilisation de proximité  de grande envergure auprès des organisations villageoises, des autorités coutumières et administratives, et procéder à une éducation environnementale renforcée de tous les citoyens. Les autorités en collaboration avec la société civile devraient  également organiser des campagnes de sensibilisation  sur les conséquences des feux de brousse à travers des affiches, des publicités télévisuelles et radiophoniques etc. Il faudrait aussi songer à installer  dans toutes les communes, des cellules de veille contre les feux de brousses. Après ces étapes, l’on pourrait penser à mettre l’accent sur la répression des auteurs de feux de brousse.

Il serait également judicieux de s’inspirer de la politique des trois luttes qui a été initié au cours des années 1983 sous la révolution et  qui  avait pour but de protéger l’environnement  par la plantation d’un nombre précis d’arbres par famille et par an et aussi à travers la lutte contre la coupe abusive du bois, la divagation des animaux, et les feux de brousses.

Il est donc impératif que les populations se réveillent et fassent de la lutte pour la préservation de l’environnement leur cheval de batail  car  préserver l’environnement, c’est préserver la vie dit-on !

                                                                                                             DRABO Barkissa Nyalo

Technicienne de recherche,

CNRST-INSS/ BURKINA FASO

Membre du Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement / Burkina Faso

lakiss20042000@yahoo.fr ou cajeburkina@yahoo.fr